Chemini Atséret – Fête de Sim’hat Torah

Chemini Atséret – Fête de Sim’hat Torah

Nous voici à la fête de Souccot, qui est la seule fête au sujet de laquelle il est dit :

« Véssama’hta bé’haguékha véayita akh saméa’h » – « Tu te réjouiras lors de ta fête, et tu ne seras que joyeux ».

Face à nous se tient le jour de Sim’hat Torah, qui est le huitième jour de Souccot, appelé Chemini Atséret, et qui constitue une fête à part entière. Le peuple juif, dans toutes les saintes communautés, a pris l’usage de se réjouir en ce jour par des chants et des danses dans les synagogues où tous se rassemblent. Nous devons réfléchir sur la nature de cette joie particulière, et en quoi elle se distingue de la joie déjà vécue tout au long de la fête.

Les quatre types de joie durant la fête

Nos Maîtres nous ont enseigné qu’il existe quatre sortes de joie pendant la fête.

  1. La première joie :
    Une joie simple, propre aux jours de fête. À ce propos, Rabbi Yehouda dit dans la Guemara (traité Pessa’him 109a) : les hommes se réjouissent par la viande et le vin, et les femmes par de beaux vêtements colorés. Ainsi est-il tranché dans le Choul’han Aroukh : c’est une mitsva de se réjouir à la fête par la viande et le vin, par des vêtements et des bijoux selon les moyens de chacun, et également de réjouir les enfants par des friandises, des noix et des sucreries, afin qu’ils goûtent à la joie de la fête, qui est une mitsva de la Torah.
  2. La deuxième joie :
    Celle de la Sim’hat Beit Hachoéva. Nos Sages disent : « Celui qui n’a pas vu la joie de la maison du puisage d’eau n’a jamais vu de joie de sa vie ». Cette joie avait lieu au Temple, avec des instruments de musique, chacun selon son talent, et l’on chantait des cantiques et des louanges. Ce n’étaient pas les ignorants qui animaient cette joie, mais les Sages d’Israël eux-mêmes qui s’efforçaient d’égayer le peuple. Le Gaon de Vilna (le GRA) écrit qu’en notre temps, où nous n’avons plus le Temple, l’essentiel de cette joie se réalise lorsque nous sommes à la synagogue et que le Séfer Torah repose sur la Tevah.
  3. La troisième joie :
    Celle du dernier jour de fête, Chemini Atséret. Durant tous les jours de Souccot, le Saint Béni Soit-Il se réjouit, pour ainsi dire, avec le monde entier, puisque l’on offrait au Temple des sacrifices correspondant à chacune des nations. Mais le dernier jour, Chemini Atséret, les sacrifices ne sont offerts qu’en faveur d’Israël uniquement. Ce jour-là, Hachem se réjouit exclusivement avec Son peuple, et Son peuple avec Lui. Cette joie dépasse donc toutes celles des autres jours de fête, car en ce jour, Hachem est véritablement avec nous, et uniquement avec nous. « Heureux le peuple qui jouit d’un tel privilège ! »
  4. La quatrième joie :
    La plus grande de toutes : la joie de la Torah. En général, il est interdit, les jours de fête, d’applaudir des mains. Mais le jour de Sim’hat Torah, qui tombe à Chemini Atséret, nos Maîtres ont permis d’applaudir en l’honneur de la Torah, et même de danser comme en semaine. Et cela, même si Sim’hat Torah tombe un Chabbat. Pourquoi ? À cause de l’importance immense de cette joie, qui doit être manifestée en l’honneur de la Torah.

La spécificité de Sim’hat Torah

Durant tous les jours de Souccot, Hachem était certes avec Israël, mais aussi, d’une certaine manière, avec les autres nations du monde. À Chemini Atséret, Il est exclusivement avec Israël, mais encore de manière extérieure, par la Chékhina qui réside auprès du peuple. Mais lorsque s’ajoute la joie de la Torah, alors la Torah et la Chékhina résident véritablement à l’intérieur de chaque Juif, comme nous le disons dans la bénédiction :

« Vé’haïé ‘olam nata béto’hénou » – « Il a implanté en nous une vie éternelle » – en nous-mêmes, dans chacun des enfants d’Israël, qui possède sa part unique dans la Torah.

C’est pour cette raison que, le jour de Sim’hat Torah, chacun doit se réjouir de la Torah, même celui qui n’a pas eu le mérite d’étudier beaucoup. Il doit néanmoins se réjouir abondamment de la Torah, car il se réjouit de la Torah qui est en lui par nature, du simple fait qu’il fait partie du peuple d’Israël. Il lui revient de prier son Créateur afin qu’il mérite de développer et de réaliser la sainteté et la puissance de la Torah qui se trouvent en lui.

‘Hag Saméa’h !

Source: halachayomit
Abdellak Malkiel