Hannouca 2024 – 5785

Hannouca 2024 – 5785

Nous sommes à l’approche de la fête de ‘Hanouka, nous allons donc commencer à expliquer l’essentiel des lois relatives à cette fête.

Les dates de ‘Hanouka pour cette année (5785)
La fête de ‘Hanouka dure 8 jours, à partir du 25 Kislev.
Cette année 5785, le 25 Kislev tombe le jeudi 26 décembre, nous allumerons donc la première lumière le mercredi soir 25 décembre. Nous allumerons donc la dernière lumière le mercredi soir suivant (1er janvier 2025).

Le sens des miracles de ‘Hanouka jusqu’à nos jours
Pendant ‘Hanouka, il existe plusieurs règles et usages observés au sein du peuple d’Israël, afin d’exprimer notre reconnaissance envers Hachem, et de commémorer les miracles qu’Hachem a réalisé pour nos ancêtres au temps du 2ème Temple.      

En ces temps, la situation spirituelle et matérielle d’Israël était très difficile, car les nations oppressaient Israël, en particulier la Grèce impie, qui promulgua de durs décrets sur notre peuple habitant la terre d’Israël, afin de les empêcher d’accomplir la Torah et les Mitsvot. Même au sein de notre peuple, se levèrent des juifs « affranchis » de la Torah et des Mitsvot, qui commencèrent à profaner le Chabbat, et à se comporter comme des non-juifs en tout point, et Israël souffrit énormément de ses ennemis.

Jusqu’au moment où Hachem les pris en pitié, et les sauva de la main des Grecs, par l’intermédiaire d’une famille de Cohanim Guédolim, les ‘Hachmonaïm, qui eurent la victoire sur les grecs, délivrèrent Israël de leurs mains et nommèrent un roi parmi les Cohanim. La chose était un véritable miracle car les Cohanim ‘Hachmonaïm ainsi que leur armée n’étaient qu’une poignée, alors que les grecs en ces temps là étaient un empire colossal, et malgré tout, par la grâce d’Hachem sur eux, ainsi que par la force de leur confiance en Hachem, par leur Torah et leur droiture, ils méritèrent de mettre en fuite les armées grecques, et à les chasser du pays. 

Lorsque les ‘Hachmonaïm gagnèrent la guerre contre les grecs, ils pénétrèrent dans le Temple pour le restaurer, et voulurent rallumer la Ménora du Temple.
Ils ne trouvèrent qu’un flacon d’huile d’olive pure, mais ce flacon ne contenait que la quantité d’huile pour que la Ménora reste allumée un seul jour. Il eut un miracle, et ils purent allumer avec ce flacon durant 8 jours, le temps nécessaire pour presser des olives et fabriquer de l’huile pure. Le jour où ils trouvèrent le flacon d’huile était un 25 Kislev.
C’est pourquoi, les sages de cette génération instituèrent de célébrer ces huit jours, à partir de la date du 25 Kislev, comme des jours de louanges et de joie, en allumant des lumières chacun des 8 soirs, afin de divulguer le miracle, et ces jours se nomment ‘Hanouka.

Pourquoi cette fête se nomme-t-elle « ‘Hanouka » ?
Rabbénou Péra’hya écrit dans son commentaire sur la Guémara Chabbat (21b) que cette fête se nomme « ‘Hanouka » en raison de la nouvelle inauguration du Temple réalisée en ces jours par Israël, au moyen de sacrifices de reconnaissance à Hachem pour le miracle dont ils bénéficièrent.
En effet, les grecs avaient détruit l’autel des sacrifices dans le Temple, et lorsque les ‘Hachmonaïm gagnèrent la guerre, ils édifièrent de nouveau l’autel.
Durant ces 8 jours, le peuple d’Israël se rendit de nouveau dans le Temple et s’adonna à sa restauration, en passant les murs à la chaux et en le réédifiant de nouveau. (‘Hazon Ovadia-‘Hanouka page 6. Rabbénou Péra’hya – l’un de nos maîtres les décisionnaires médiévaux – explique souvent des termes particuliers).

Vigilance vis-à-vis de l’allumage des lumières de ‘Hanouka
Il faut être très attentionné envers la Mitsva de l’allumage des lumières de ‘Hanouka, car cette Mitsva est très précieuse, afin de divulguer le miracle, en adressant des remerciements à Hachem. Nos maîtres enseignent dans la Guémara Chabbat (23b) que celui qui accomplie cette Mitsva selon les exigences de la Halacha, aura le mérite d’avoir des enfants Talmidé ‘Ha’hamim (érudits dans la Torah), comme il est dit :
כִּי נֵר מִצְוָה, וְתוֹרָה אוֹר … (משלי ו-כג)
Car le flambeau représente la Mitsva, et la lumière représente la connaissance de la Torah… (Michlé 6-23).
Rachi explique ce verset ainsi : C’est par la veilleuse de Mitsva (la veilleuse que l’on a l’obligation d’allumer) que vient la lumière de la connaissance de la Torah.
Le Meïri ajoute qu’il s’agit ici d’accomplir la Mitsva de Ner avec beaucoup de soin, et beaucoup d’affection.

Combien de Nerot doit-on allumer ?
Combien de Nerot doit-on allumer ? Selon le strict Din, il est suffisant d’allumer une seule lumière par foyer du peuple d’Israël, chaque soir, quel que soit le nombre d’habitants dans le foyer.
Mais tout le peuple d’Israël a la tradition d’embellir la Mitsva et d’ajouter une lumière par soir, jusqu’à ce qu’il y est 8 lumières le 8ème soir. (avec une lumière supplémentaire appelée « Chamach »).

Selon la tradition des Séfaradim et des originaires des communautés du moyen- orient, conformément à l’opinion de MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h, un membre du foyer allume, et acquitte tous les membres du foyer par son allumage.
Mais selon la tradition des Achkénazim, chaque membre du foyer allume ses Nerot de ‘Hanouka, de façon indépendante.

L’allumage des Nérot de ‘Hanouka

Le devoir de l’allumage
Durant les 8 jours de ‘Hanouka – qui tombera à partir de mercerdi soir de la semaine prochaine – il est un devoir d’allumer les Nérot de ‘Hanouka.
Les Séfaradim ont l’usage d’allumer une seule ‘Hanoukiya pour tout le foyer, mais selon l’usage des Achkénazim, chaque membre du foyer allume ses propres Nérot ‘Hanouka.

La quantité d’huile
Avant d’allumer les Nérot de ‘H’anouka, il faut s’assurer qu’il y a suffisamment d’huile pour qu’elles brûlent pendant au moins une demi-heure depuis l’allumage.
De même, lorsque l’on allume avec des bougies, il faut s’assurer qu’elles sont assez longues pour brûler au moins une demi-heure depuis l’allumage, qui s’effectue à partir de la sortie des étoiles (la tombée de la nuit).
(Les petites bougies colorées qui sont commercialisées et qui sont faites pour des petites H’anoukiyot, ne brûlent pas une demi-heure, et ne sont donc pas valables pour l’allumage de ‘Hanouka.) 

La veille de Chabbat, où nous allumons très tôt, il faut veiller à mettre beaucoup plus d’huile dans les Nérot ‘Hanouka, (ou prendre des bougies beaucoup plus grandes), comme ce sera expliqué – avec l’aide d’Hachem – dans l’une des prochaines Halachot. 

L’ordre de l’allumage
Lorsqu’on allume les Nérot de ‘Hanouka, le 1ersoir, nous allumons le Ner qui se trouve à l’extrême droite de celui qui allume. Le 2ème soir, nous allumons d’abord le Ner supplémentaire (celui qui se trouve à gauche de celui de la veille), puis celui de la veille. Et ainsi de suite. De sorte que la disposition des Nérot se fait de droite à gauche, alors que l’allumage des Nérot s’effectue de gauche à droite, afin que chaque soir, nous allumions d’abord le Ner nouveau, qui représente la continuité du Miracle, et ensuite les autres Nérot. 

« L’acte de l’allumage fait toute la Mitsva »
Il est enseigné dans la Guémara Chabbat (23a) :
C’est l’acte de l’allumage qui constitue toute la Mitsva. Si les Nerot se sont éteintes, on n’est pas tenu de les rallumer.

Ce qui veut dire que l’essentiel de la Mitsva réside dans le fait d’allumer des Nérot qui ont la capacité de brûler le laps de temps exigé par la Halacha (une demi-heure). Si pour une cause quelconque, les Nérot s’éteignent, et que cette cause n’existait pas au moment de l’allumage, par exemple, une porte ou une fenêtre qui s’ouvrent brusquement et qui laissent passer un courant d’air qui éteint les Nérot, il n’est pas nécessaire de les rallumer. Cependant, si cet incident se produit avant que ne s’écoule une demi heure depuis l’allumage, il est une Mitsva de grande qualité de les rallumer, mais sans réciter les bénédictions.

Par contre, si au moment de l’allumage, les Nérot n’avaient pas la capacité de brûler une demi-heure, par exemple, lorsqu’on les allume dans un endroit où il y a des courants d’air, ou bien que l’on n’a pas mis suffisamment d’huile, lorsqu’elles s’éteignent, nous sommes tenus – selon le Din – de les rallumer, mais toujours sans réciter les bénédictions.

Utiliser la lumière des Nérot ‘Hanouka
Il est interdit d’utiliser la lumière des Nérot de ‘Hanouka.
Par conséquent, il est interdit de compter de l’argent, ou de lire à la lumière des Nérot ‘Hanouka.
Mais au-delà d’une demi-heure depuis l’allumage, il est permis de faire ce que l’on veut à la lumière des Nérot ‘Hanouka.

De notre époque où l’électricité existe, malgré tout, nous n’avons pas l’usage d’utiliser la lumière de ‘Hanouka.

Source : halachayomit 
R.Abdellak Malkiel