Introduction aux règles relatives au respect des parents
'' כַּבֵּד אֶת-אָבִיךָ, וְאֶת-אִמֶּךָ ''
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« Honore ton père et ta mère »
Nos maîtres enseignent dans une Baraïta du traité Kiddouchin (30b) :
Il est dit dans la Torah « Honore ton père et ta mère » et il est dit aussi « Honore Hachem par ta puissance », ce qui signifie que la Torah compare le respect des parents au respect d’Hachem.
Il est dit : « Chacun doit craindre sa mère et son père » et il est dit aussi : « Tu craindras Hachem Ton D. », ce qui signifie que la Torah compare la crainte des parents à la crainte d’Hachem.
Nos maîtres enseignent : il y a 3 associés dans la naissance de l’être humain :
Hachem, son père et sa mère.
Ce qui signifie que le père et la mère sont associés dans la conception de l’être humain, et Hachem lui insuffle l’âme.
Nos maîtres enseignent encore : Lorsque l’homme honore son père et sa mère Hachem déclare : « Je considère que j’ai habité au milieu de vous et que vous m’avez honoré. »
Le respect du père et le respect de la mère
On enseigne dans une Baraïta : Rabbi dit (il s’agit de Rabbénou Ha-Kadoch, Rabbi Yehouda Ha-Nassi ou qui a mis par écrit tous les enseignements des Tanaïm en rédigeant la Mishna) :
Celui qui a dit « Que le monde soit » (Hachem) savait préalablement qu’un enfant honore plus sa mère que son père, et c’est justement pour cela qu’Hachem fit devancer le respect du père à celui de la mère.
Celui qui a dit « Que le monde soit » savait préalablement qu’un enfant craint plus son père que sa mère, et c’est justement pour cela qu’Hachem fit devancer la crainte de la mère à celle du père (car il est dit : « Chacun doit craindre sa mère et son père »).
Quelles sont les limites du respect des parents ?
On demanda à Rabbi Eli’ezer : Quelles sont les limites de l’obligation de respecter ses parents ? Il leur dit : « Sortez et allez constater de vous-même ce que fit un non juif d’Achkelon du nom de Dama Ben Natina. Un jour, les Sages d’Israël vinrent lui réclamer des pierres précieuses pour l’Efod (le pectoral du Cohen Gadol), et ils étaient prêts à les acheter au prix de 600 000 Dinars d’or. Mais la clef du coffre dans lequel les pierres précieuses étaient conservées, se trouvait sous le coussin sur lequel son père dormait à ce moment précis.
Afin de ne pas incommoder son père, Dama Ben Natina ne le réveilla pas de son sommeil.
L’année suivante, Hachem récompensa ce non juif en faisant naître dans son troupeau une vache rousse qu’il put vendre aux Sages d’Israël pour la même somme d’argent qu’il avait perdu par respect pour son père.
On raconte dans cette même Guémara, toujours au sujet de Dama Ben Natina, qu’un jour où il était vêtu de vêtements brodés au fil d’or, comme ceux que portaient les notables de Rome, et qu’il siégeait en présence des notables de Rome, sa mère se présenta devant lui, lui déchira ses vêtements et le gifla en lui crachant au visage, sans qu’il ne lui fasse honte.
On rapporte encore dans cette Guémara (31b) :
Une anecdote au sujet de Rabbi Tarfon : chaque fois que sa mère descendait ou montait se coucher sur son lit (qui était surélevé du sol), Rabbi Tarfon s’accroupissait afin que sa mère puisse monter sur son dos (cela signifie qu’il lui servait de marche pied afin qu’elle puisse monter et descendre de son lit).
La Guemara cite encore d’autres anecdotes au sujet de la grandeur du devoir du respect des parents, et montre jusqu’où cette obligation peut aller.
MARAN Rabbénou Yossef KARO introduit dans le Choul’han ‘Arou’h (Y.D chap.240) les règles relatives au respect des parents par ces termes :
« Il faut être très vigilant envers le respect des parents et leur crainte. »
En effet, cette Mitsva est très précieuse, et l’on peut facilement trébucher dessus.
C’est pourquoi, il incombe chaque individu d’être très vigilant envers cette Mitsva, afin de l’accomplir conformément à la Halacha.
Le respect et la crainte du père et de la mère
Le devoir de respecter ses parents est divisé en 2 parties : le devoir de respecter le père et la mère, et le devoir de craindre le père et la mère, comme il est dit dans la Torah « Honore ton père et ta mère », « Chacun doit craindre son père et sa mère ».
Comment se définit la crainte des parents ?
Ne pas se tenir à l’endroit réservé à son père pour prier.
Ne pas s’assoir à l’endroit réservé à son père lorsqu’il siège avec les membres de son foyer (par exemple ; en tête de table).
Ne pas contredire les paroles de son père, en disant : « Papa, ce que tu as dis n’est pas correct. »
Ne pas confirmer les paroles de son père en disant : « Tes propos me semblent justes. »(Nous expliquerons plus tard)
Selon certains décisionnaires, il est interdit de s’assoir à la place réservée à son père même lorsque celui-ci est absent, mais selon d’autres décisionnaires il ne faut se l’interdire qu’en présence du père car en agissant ainsi, on montre véritablement de l’effronterie et un manque de politesse en s’asseyant à la place du père en sa présence. Mais lorsqu’il est absent, il serait permis de s’assoir à sa place.
Du point de vue de la Halacha, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit que selon le strict Din il est permis de s’assoir à la place du père en son absence. Cependant, il faut ajouter à cela qu’étant donné qu’il est répandu dans nos mœurs que le fait de s’assoir à la place réservée au père – par exemple lorsqu’il s’agit d’une chaise ou d’un fauteuil spécialement réservé au père – est une marque d’effronterie et de manque de respect vis-à-vis du père, dans ce cas la chose est interdite selon tous les avis, car le manque de respect vis-à-vis du père est interdit dans tous les cas.
Quelles sont les limites de la crainte des parents ?
Si une personne porte de somptueux habits et qu’elle se trouve à la tête d’une grande assemblée, même si son père ou sa mère se présentent et déchirent ses vêtements en frappant leur enfant sur la tête et en lui crachant au visage, cette personne ne doit pas leur faire honte, mais se taire et avoir peur du Roi des rois qui lui a ordonné cela. (ce Din s’apprend de l’histoire rapportée dans la Guémara et que l’on a mentionné dans la précédente Halacha : « On raconte au sujet de Dama Ben Natina, qu’un jour où il était vêtu de vêtements brodés au fil d’or, comme ceux que portaient les notables de Rome, et qu’il siégeait en présence des notables de Rome, sa mère se présenta devant lui, lui déchira ses vêtements et le gifla en lui crachant au visage, sans qu’il ne lui fasse honte.)
Comment se définit le respect des parents ?
Nourrir ses parents, les vêtir, les couvrir ou autre.
Mais surtout leur donner tout cela avec un visage enthousiaste, car même si une personne nourrit ses parents chaque jour avec des oies engraissées, si elle le fait avec un visage irrité, elle peut subir un châtiment, car la bonne relation et le visage enthousiaste sont des parties centrales et fondamentales dans le devoir du respect des parents.
Quelles sont les limites du respect des parents ?
Même si des parents saisissent le porte monnaie de leur enfant et le jette en sa présence à la mer, il ne doit pas leur faire honte ni les incommoder, ni même se mettre en colère envers eux, mais plutôt accepter la décision de la Torah et se taire.
Selon certains, il est au moins permis – si on en a la possibilité – de les empêcher de jeter le porte monnaie à la mer.
Malgré tout, on peut poursuivre son père ou sa mère au Beit Din pour avoir jeté cet argent à la mer, car on n’est pas tenu de perdre son argent pour le devoir de respecter ses parents.
Nous poursuivrons plus tard (blineder )– avec l’aide d’Hachem – les nuances entre le respect des parents et la crainte des parents.
Source: halachayomit
R.Abdellak Malkiel