La bénédiction finale pour une consommation de fruits des 7 espèces, de pâtisseries et de vin.

La bénédiction finale pour une consommation de fruits des 7 espèces, de pâtisseries et de vin.

Question : Lorsqu’on a consommé des fruits faisant partie de la catégorie des 7 espèces (raisins, figue, grenade, olives, dattes), et que l’on consomme aussi des pâtisseries, quelle bénédiction finale doit-on réciter ?

Réponse : Avant tout, nous devons rappeler de nouveau le principe de la bénédiction finale de « Mé’èn Chaloch ».

Lorsqu’on a consommé une quantité de Kazaït (27 g) de fruits de la catégorie des 7 espèces (par exemple des dattes ou des grenades ou des raisins), on doit réciter à la fin de la consommation la bénédiction finale de « Mé’èn Chaloch » (qui se nomme ainsi en raison du fait qu’elle est un résumé des 3 bénédictions que l’on récite dans le Birkat Ha-Mazon, comme nous l’avons expliqué à d’autres occasions), en disant le passage de « ‘Al Ha-’Ets Vé’al Péri Ha-‘Ets ». Si ces fruits ont poussé sur la terre d’Israël, on dira dans la terminaison de la bénédiction « ‘Al Ha-Arets Vé’al Pérotéha ».

Si l’on a consommé des gâteaux ou pâtisseries dont la bénédiction initiale est « Boré Miné Mézonott », on récitera en fin de consommation la bénédiction finale de « Mé’èn Chaloch », en disant la formule de « ‘Al Ha-Mi’hya Vé’al Ha-Kalkala ».

Si cet aliment était constitué de blé ayant poussé sur la terre d’Israël (ce qui n’est pas fréquent), on dira dans la terminaison de la bénédiction « ‘Al Ha-Arets Vé’al Mi’hyata ».

Si l’on a bu une quantité de Révi’it (8,1 cl) de vin ou de jus de raisins, et que l’on a bu cette quantité en une seule fois, on récite également dans ce cas la bénédiction finale de « Mé’èn Chaloch » en disant la formule de « ‘Al Ha-Arets Vé’al Péri Haguéfen ».
Si le vin a été fabriqué à base de raisins qui ont poussé sur la terre d’Israël, on dira dans la terminaison de la bénédiction « ‘Al Ha-Arets Vé’al Péri Guafna ».

Le texte de cette bénédiction de « Mé’èn Chaloch » apparaît dans les Siddourim (dans le Siddour Yé’havé Da’at à la page 274).

Maintenant nous devons définir comment procéder lorsqu’on a consommé une pâtisserie en quantité de Kazaït (27 g), ainsi que des fruits de la catégorie des 7 espèces en quantité de Kazaït, et également du vin en quantité de Révi’it (8.1 cl). Comment doit-on faire ? Doit-on réciter une bénédiction finale sur chaque aliment de façon indépendante, ou bien doit-on réciter une seule bénédiction finale qui va inclure en elle les 3 sujets, ce qui signifie que l’on conclura la bénédiction en disant « ‘Al Ha-Arets Vé’al Ha-Mi’hya Vé’al Péri Ha-Guéfen Vé’al Ha-Pérot » ?

En réalité, cette question prend sa source dans ce que nous avons déjà expliqué à une autre occasion, que l’on ne doit jamais conclure (conclure signifie ici terminer la bénédiction) une bénédiction en citant 2 sujets, car on n’accomplit pas les Mitsvot de façon groupée (cela représente un manque de respect envers les Mitsvot).
C’est pour cette raison que l’on a écrit dans le passé que la formule la plus juste dans la conclusion de la bénédiction de « ‘Al Ha-Mi’hya » est « ‘Al Ha-Arets Vé’al Ha-Mi’hya », et non « ‘Al Ha-Arets Vé’al Ha-Mi’hya Vé’al Ha-Kalkala », car en concluant ainsi on conclut avec 2 sujets (« Mih’ya » et « Kalkala »).
De ce fait, il en est apparemment de même au sujet de notre question, et il serait donc plus juste de réciter 3 bénédictions finales indépendantes sur ce que l’on a consommé, et ne pas conclure par 3 sujets lors de la terminaison de la bénédiction.

Cependant, l’opinion de nombreux de nos maîtres les Richonim (décisionnaires médiévaux) est que dans notre cas il faut réciter une seule bénédiction finale sur tout ce que l’on a consommé en concluant cette bénédiction par les 3 sujets.
En effet, c’est ainsi que tranchent le Ba’al Halachot Guédolot, le RAMBAM, et notre maître le TOUR. C’est également ainsi que tranche MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h (chap.208).

Même si en général on ne conclut jamais une bénédiction par 2 sujets, malgré tout, il n’y a pas matière à craindre dans notre cas, car la terminaison n’est pas vraiment considérée comme étant partagée en 2 sujets, puisque la terre produit aussi bien du « Mi’hya » (la farine), du vin ou les fruits. (Lorsque nous avons précisé qu’il ne faut pas conclure en disant « ‘Al Ha-Arets Vé’al Ha-Mi’hya Vé’al Ha-Kalkala », c’est simplement parce que telle est l’opinion de la majorité des Richonim sur le formulaire de la bénédiction. De plus, selon certains, la « Kalkala » est un sujet totalement différent et n’a pas de rapport avec la « Mi’hya » produite par la terre.)

Par conséquent, du point de vue de la Halacha lorsqu’on a consommé des fruits de la catégorie des 7 espèces, et que l’on a consommé du vin ainsi que des pâtisseries dont la bénédiction initiale est « Boré Miné Mézonot », on récite une seule bénédiction finale de « Mé’èn Chaloch » pour tous les aliments consommés, en incluant dans cette bénédiction les 3 sujets pour lesquels on est soumis à l’obligation de réciter une bénédiction finale, de sorte que l’on va débuter la bénédiction en disant :
« Barou’h Ata A.D.O.N.AÏ Elo-hénou Mélè’h Ha-‘Olam ‘Al Ha-Mi’hya Vé’al Ha-Kalkala Vé’al Ha-Guéfen Vé’al Péri Haguéfen Vé’al Ha-’Ets Vé’al Péri Ha-‘Ets Vé’al Ténouvat Ha-Sadé… » et l’on conclura « ‘Al Ha-Arets Vé’al Ha-Mi’hya Vé’al Péri Haguéfen Vé’al Ha-Pérot »

L’ordre de priorité doit être « Mi’hya », ensuite « Guéfen », et ensuite « Ha-Ets ».
C’est pourquoi le Din est le même si l’on a consommé des pâtisseries et que l’on a également bu du vin (ou jus de raisin), on doit mentionner les 2 sujets en citant d’abord « Mi’hya » et ensuite « Guéfen », et ainsi de suite.

Source: halachayomit

R.Abdellak Malkiel