La paix dans le foyer

La paix dans le foyer

Parmi les fautes sur lesquelles nous devons nous repentir, il y a celle de porter atteinte à quiconque, et il faut être particulièrement vigilant à ne pas porter atteinte aux membres du foyer.
Les membres du foyer eux même doivent veiller également à ne pas se porter atteinte mutuellement.
Nous connaissons les célèbres propos du RYTBA au sujet de l’interdiction de la Torah exprimée dans le verset « Vous ne vexerez pas votre semblable », cette mise en garde de la Torah s’adresse particulièrement au mari, afin qu’il ne blesse pas son épouse, qui est son amie et la femme de son alliance.

On raconte que le saint Rav Rabbi Yé’hiel Mi’hal de ZLOTCHOV avait hérité de son père (le Maguid Rabbi Its’hak de DROWITZ) une paire de Téfilin très précieuse.
De riches ‘Hassidim voulaient acheter ces Téfilin à très haut prix, mais – malgré sa situation financière extrêmement difficile – il n’accepta pas une telle affaire.
Son épouse la Rabbanit insista pour qu’il accepte de vendre les Téfilin pour leur subsistance, puisqu’il en possédait une autre paire avec laquelle il priait chaque jour, mais il resta sur sa position et refusa des les vendre.

Une année, on ne trouva pas de Etroguim et la fête de Soukkot arrivait.
Un homme arriva avec un très bel Etrog dans les mains, il en demandait un prix très élevé. Rabbi Yé’hiel fut contraint de vendre les Téfilin de son père à très haut prix, et il acheta le Etrog avec grande joie.

Lorsque son épouse l’apprit, elle fut très irritée envers son mari, en disant:
« Tes enfants sont affamés et tu n’as pas vendu les Téfilin, et maintenant, pour un Etrog tu as vendu les Téfilin ?! »
Dans sa grande colère, elle mordit le Etrog à l’endroit de la pointe et le rendit ainsi Passoul (inutilisable pour la Mitsva).

Rabbi Yé’hiel ne sorti pas le moindre son de sa bouche, et ne montra pas non plus le moindre signe de colère ou de rancœur. Il se contenta de dire devant Hachem:
« Maitre du monde ! Je n’ai plus de Téfilin précieuses, je n’ai plus de Etrog, mais j’accepte ton décret avec amour ! Je ne me mettrais pas en colère et je ne briserais pas la paix du foyer ! »

Le soir de Soukkot, son père le Tsaddik lui apparut en rêve et lui dévoila que son dernier acte à travers lequel il avait maitrisé son mauvais penchant en ne se mettant pas en colère, avait eut beaucoup d’impact dans le ciel, et dorénavant une grande abondance matérielle se déversera sur lui, et il ne manquera de rien.
(Anaf Ets Avot page 62).

« La paix est le meilleur réceptacle de bénédiction »

Nous avons fait mention du fait que l’on doit être très vigilant à ne jamais porter atteinte à quiconque, et en particulier aux membres du foyer, les proches et les membres de la famille. On rapporte au nom du Gaon ‘Hazon Ich que l’essentiel de la réussite de l’homme dans le monde réside dans le fait d’avoir vécu toute sa vie sans porter atteinte à qui que ce soit de manière injustifiée.

Il faut savoir que lorsque quelqu’un se comporte avec sagesse, intelligence et savoir vivre, en général il mérite que les autres se comportent envers lui de manière correcte, comme l’enseignent nos maitres: Quel est l’homme respectable? C’est celui qui respecte les autres.

Une histoire est rapportée dans Dére’h Erets Rabba (chap.6).
Hillel l’Ancien reçu un invité. Il resta assis un long moment avec lui, mais la femme de Hillel ne leur servit quoi que ce soit. Ce n’est qu’au bout d’un long moment qu’elle leur apporta le repas de midi.
Plus tard, Hillel demanda à son épouse:
« Pourquoi n’as-tu pas immédiatement servi à manger à l’invité? »
L’épouse de Hillel lui répondit:
« Un pauvre est venu frapper à la porte en disant: « J’épouse une femme aujourd’hui et je n’ai pas le moindre repas! » Je lui ai immédiatement donné le repas que j’avais préparé pour nous, et ensuite j’ai de nouveau pétri une autre pâte, j’ai cuisiné un autre plat et je vous l’ai servi! »
Hillel dit à son épouse:
« Ma fille! Moi aussi je ne t’ai jugée que positivement, car tous tes actes sont intentionnés vers le Ciel! »

On raconte aussi qu’un homme impie était marié à une femme juste et vertueuse, mais il ne lui trouvait que des défauts en permanence. Il se disputait avec elle au quotidien, au point de la prendre en dégout et de souhaiter sa mort afin d’épouser une autre femme. Il alla consulter le Rav de la ville et lui dit:
« Rabbenou! Mon épouse est une mauvaise femme sans son pareil! Connaitrais-tu un moyen de la chasser de ma vie? »
Le Rav répondit avec sagesse:
« Nos maitres enseignent que lorsqu’un homme commet la faute de ne pas honorer ses vœux, cela entraîne la mort de ses proches. C’est pourquoi je te conseille de te rendre à la synagogue le jour du prochain Yom Kippour et d’acheter la Mitsva de l’ouverture du Hé’hal de Kol Nidré à n’importe quel prix. Ensuite, ne paies pas ce que tu as promis à la synagogue, et par cela tu mériteras que ta femme sorte de ta vie! »

Cet impie écouta le conseil du Rav.
Il arriva à la synagogue le soir de Yom Kippour, et – malgré le grand nombre de personnes qui désiraient acheter l’ouverture du Hé’hal de Kol Nidré – il décida de faire monter les enchères et il acheta cette Mitsva contre la somme de 20 000 dollars!

Par la suite, cet impie ne paya évidement pas la somme qu’il devait à la synagogue, et il attendait chaque jour que son épouse meurt, comme l’avait promis le Rav.
Au bout de 3 semaines, il vint trouver le Rav en se plaignant:
« J’ai suivi le conseil du Rav, mais cela ne fonctionne absolument pas! Ma femme est toujours en vie et en parfaite santé! »
Le Rav lui dit:
« Ne t’en fait pas! Les jours de ta femme sont comptés! Dans 2 semaines, elle quittera ce monde. Mais écoute encore mon conseil! Veille à partir de maintenant durant ces jours, à te comporter de manière exemplaire avec ta femme, afin que tu n’es pas de remords de conscience après son décès. »
L’homme écouta de nouveau le conseil du Rav, et il commença réellement à se comporter correctement avec son épouse.

Au bout de 10 jours, l’homme revint chez le Rav très inquiet et il lui dit:
« Rabbenou! Depuis le jour où j’ai commencé à me comporter correctement avec ma femme, j’ai constaté qu’elle est réellement une femme vertueuse, pieuse dans tous ses actes, et aujourd’hui j’ai très peur de la perdre, elle est un bijou précieux dans ma vie! Que puis-je faire?! »
Le Rav lui répondit:
« Vas immédiatement payer ce que tu dois à la synagogue, et continues à vivre avec ta pieuse épouse pour une longue vie! »

Source: halachayomit 

R.Abdellak Malkiel