La sonnerie du Chofar
Il est une obligation ordonnée par la Torah d’écouter la sonnerie du Chofar le jour de Roch Ha-Chana, comme il est dit : « Ce sera un jour de sonneries pour vous ».
Il est interdit de parler entre les différentes sonneries, à fortiori pendant les sonneries elles-mêmes.
Dès lors où l’on a dit la bénédiction « Lichmoa’ Kol Chofar » (ou qu’on l’a entendue de la bouche de l’officiant qui sonne pour l’assemblée), on ne doit pas sortir le moindre son de sa bouche, jusqu’à avoir entendu toutes les sonneries.
Combien de sonneries faut-il entendre?
Combien de sonneries est-on tenu d’entendre le jour de Roch Ha-Chana?
Selon la Torah, il est suffisant d’en entendre 9, mais nous allons expliquer:
La sonnerie du Chofar est mentionnée 3 fois dans la Torah:
« Ce sera un jour de sonnerie pour vous » ; « un rappel de sonnerie, une sainte convocation » ; « Tu transmettras la sonnerie du Chofar ».
Or, nos maitres ont reçu « une Halacha dite oralement à Moché sur le Sinaï » selon laquelle toutes ces sonneries concernent Roch Ha-Chana, où il faut sonner 3 fois.
Chaque « sonnerie » est constituée de 3 sonneries différentes : Téki’a, Térou’a, Téki’a.
En effet, chaque sonnerie (Térou’a) ordonnée par la Torah doit être précédée et suivie d’une Téki’a, comme nous allons l’expliquer, puisque c’est ainsi que nos maitres l’apprennent à partir de versets de la Torah.
Nous apprenons donc que nous devons sonner 3 sonneries (Térou’a), chacune précédée et suivie d’une sonnerie (Téki’a), ce qui fait au total 9 sonneries : Téki’a, Térou’a, Téki’a ; Téki’a, Térou’a, Téki’a ; Téki’a, Térou’a, Téki’a.
Pourquoi nous sonnons beaucoup plus de sonneries et pas seulement 9?
A priori, nous devrions écouter seulement 3 fois ce cycle « Téki’a, Térou’a, Téki’a », mais pourtant nous ne procédons pas de cette manière, comme nous allons l’expliquer:
La sonnerie qui précède et qui suit la Térou’a – et que nous appelons « Téki’a » – correspond à un son droit et long.
Par contre, au sujet de la sonnerie que la Torah nous ordonne d’entendre à Roch Ha-Chana – et que nous appelons « Térou’a » – nous avons un doute à quoi correspond-elle, car de très nombreux siècles se sont écoulés durant l’exil dans lequel le peuple d’Israël s’est éparpillé dans le monde, et la sonnerie du Chofar n’intervient qu’une seule fois dans l’année, pour ces raisons nous ne savons plus à quoi la sonnerie « Térou’a » correspond : est-elle une forme de gémissements répétitifs, à l’image dune femme qui pleure et gémis en émettant des sons très courts et saccadés (ce que nous appelons aujourd’hui « Térou’a », « Toutoutoutoutou … »), ou bien correspond-elle à un soupir à l’image d’un homme qui soupire plusieurs fois lorsqu’il est inquiété par une chose grave (c’est-à-dire 3 fois de suite : « Tou, Tou, Tou », ce que nous appelons aujourd’hui « Chévarim »). Ou encore, correspond-elle aux deux à la fois, c’est-à-dire à un triple soupire et à un gémissement saccadé.
En conséquence à ces 3 doutes, nous réalisons le tout.
L’ordre des sonneries est donc le suivant:
1er cycle (« TaCHRaT ») : Le sonneur dit la bénédiction, et sonne immédiatement une « Téki’a » (son droit et long), ensuite il sonne 3 « Chévarim » (3 sons courts, comme des soupires), puis il sonne une « Térou’a » (son saccadé et répétitif, comme des gémissements), et enfin il sonne de nouveau une Téki’a. Il exécute ce cycle 3 fois.
2ème cycle (« TaCHaT » : Il sonne une Téki’a, puis 3 Chévarim, puis de nouveau une Téki’a. Il exécute ce cycle 3 fois.
3ème cycle (« TaRaT ») : Il sonne une Téki’a, puis une Térou’a, puis de nouveau une Téki’a. Il exécute ce cycle 3 fois.
Le compte des sonneries est donc 30, afin de s’écarter du doute. (Guémara Roch Ha-Chana 34a ; RAMBAM chap.3 – règle 1 ; MARAN dans le Choul’han ‘Arou’h chap.590).
C’est ce que nous voyons dans les Ma’hzorim (rituels de prières des fêtes):
TaCHRaT ; TaCHRaT ; TaCHRaT, c’est-à-dire Téki’a, CHévarim, Térou’a, Téki’a 3 fois.
TaCHaT ; TaCHaT ; TaCHaT, c’est-à-dire Téki’a, CHévarim, Téki’a 3 fois.
TaRaT ; TaRaT ; TaRaT, c’est-à-dire Téki’a, Térou’a, Téki’a 3 fois.
Toutes ces sonneries sont une obligation selon le stricte Din.
Hormis ces sonneries, nous sonnons encore pendant l’office de Moussaf, et après la répétition de la ‘Amida de Moussaf.
Source: halachayomit