Le Kaddich – Le chèque qui arriva du Ciel
Question: Est-il possible de dire le Kaddich pour l’élévation de l’âme d’une personne qui n’est pas un proche de la famille?
Réponse: La récitation du Kaddich possède une puissante valeur pour l’élévation de l’âme des défunts, en particulier lorsque c’est le fils du défunt qui le récite.
Cependant, dans la pratique, les décisionnaires écrivent que même lorsqu’on dit le Kaddich pour une personne qui n’est pas un proche de la famille, et que l’on a la pensée d’élever son âme, cela apporte une grande utilité pour l’élévation de son âme.
Qui plus est, le Gaon Rabbi ‘Haïm FALLAG’I écrit (Chou’t ’Haïm BéYad chap.114), qu’il entendit de la bouche de son grand-père l’auteur du ‘Hikré Lev, que l’usage selon lequel le Rav dit le Kaddich avant ‘Alénou LéChabéa’h, est fondé par le fait que la récitation du Kaddich épargne l’âme des défunts du Guéhinam, et les aide à s’élever dans le Gan ‘Eden. Or, de nombreux défunts n’ont pas eu le mérite d’avoir des enfants qui disent le Kaddich après leur disparition, et c’est pourquoi on instaura que le Rav dise le Kaddich pour l’élévation de leurs âmes.
Notre maître le Rav z.ts.l rapporte ses propos dans son livre ‘Hazon Ovadia- Avélout (vol.1).
Une véritable histoire s’est produite à ce sujet dans la ville de Presbourg qui faisait partie de la Hongrie (aujourd’hui Bratislava en Slovaquie).
Cette histoire était racontée par le Gaon Rabbi Yossef ‘Haïm ZONENFIELD z.ts.l, et elle était très connue des émigrants juifs hongrois de Jérusalem dans la précédente génération:
Dans la ville de Presbourg, vivait un couple de gens respectables et riches.
Hormis les sommes d’argents qu’ils distribuaient à la Tsédaka, ils se souciaient aussi de confier une somme d’argent à la Yéchiva de Presbourg, afin que plusieurs élèves disent le Kaddich pour l’élévation des âmes des défunts du peuple d’Israël qui n’ont personne pour dire le Kaddich pour eux.
Un jour, le mari décéda, et son épouse resta seule. Elle ne réussit pas à diriger les affaires de son défunt époux, au point où elle perdit toute sa fortune.
Cette femme devint pauvre et isolée, elle vivait dans la difficulté avec ses filles qui étaient déjà en âge de se marier, mais elle n’avait pas la plus petite somme d’argent pour les marier dignement.
Mais seul un problème lui pesait énormément sur le cœur: Le Kaddich!
Elle savait que pour son époux défunt, ainsi que pour elle et ses filles, il y aurait toujours quelqu’un dans le monde qui se souviendra de leurs âmes et qui dira le Kaddich pour eux, mais à présent qu’elle ne payait plus les élèves de la Yéchiva, la récitation du Kaddich pour les défunts d’Israël avait donc aussi cessé.
Elle s’arma de courage et se rendit à la Yéchiva en demandant aux dirigeants de poursuivre la récitation du Kaddich, en prenant l’engagement que dès le jour où Hachem améliorera sa situation matérielle, elle paiera toutes ses dettes vis-à-vis de la Yéchiva.
Les dirigeants acceptèrent sa demande.
Lorsqu’elle sortit de la Yéchiva, des larmes coulaient sur ses joues.
Soudain, elle vit un vieil homme qui se tourna vers elle en lui demandant:
« Pourquoi es-tu triste? »
Il entama la conversation avec elle, et dans son amertume, elle lui raconta ses mésaventures. C’est avec des larmes qu’elle lui décrit la situation précaire de ses filles, qui ne pouvaient pas se marier.
Le vieil homme lui demanda:
« Combien d’argent as-tu besoin pour marier tes filles? »
Elle lui indiqua une somme élevée qui lui permettrait de marier dignement ses filles.
Le vieil homme lui répondit:
« Je vais te procurer cette somme, mais lorsque je signe un chèque aussi important, il me faut des témoins qui puissent attester que je t’ai donné ce chèque. »
Il monta lui-même à la Yéchiva et sollicita 2 élèves devant lesquels il signa le chèque.
La femme fut émerveillée, elle remercia le vieil homme et s’en alla.
Le lendemain, la femme se rendit à la banque, afin d’encaisser le chèque, mais puisqu’il était question d’une importante somme, les employés appelèrent le directeur afin qu’il constate que tout était fait dans les règles.
Lorsque le directeur vit le chèque, il s’évanouit sur le champ et tomba à terre.
On lui versa de l’eau sur le visage et il reprit connaissance.
Il demanda à la femme:
« Qui vous a donné ce chèque? »
Elle lui répondit:
« Un vieil homme qui m’a rencontré hier dans la rue. »
Le directeur entra un instant dans son bureau et revint avec une photo dans les mains.
Il demanda à la femme:
« Est-ce cet homme qui vous a donné le chèque? »
La femme répondit de manière catégorique:
« Oui, absolument, c’est bien l’homme qui m’a remis le chèque. »
Le directeur se mit à crier et dit à tous les employés de la banque:
« Cet homme est mon père et il est décédé depuis très longtemps! Il m’est venu en rêve la nuit dernière, et il m’a dit qu’il n’a pas de repos dans le Monde Supérieur, car moi – son fils – j’ai épousé une non-juive, et bien évidemment je ne dis pas le Kaddich pour l’élévation de son âme, et il n’avait pas de repos jusqu’à l’initiative de cette femme (et de son époux) qui s’est soucié que l’on dise le Kaddich pour moi (et pour tous les autres défunts pour lesquels personne ne disait le Kaddich). « C’est pourquoi – poursuivit mon père dans le rêve – tu te dois d’aller vite rembourser la dette de cette femme! »
Le directeur paya de ses propres moyens la somme indiquée sur le chèque.
Nous apprenons de là la portée des choses, et combien est grande la récompense de celui qui a le mérite de laisser derrière lui des fils et des filles qui poursuivent la lignée prestigieuse du peuple d’Israël.
Source:halachayomit