Le respect du second époux de la mère et de la seconde épouse du père

Le respect du second époux de la mère et de la seconde épouse du père

Le respect des grands-frères

Nos maîtres enseignent dans la Guémara Kétoubott (103a) :
Il est dit dans la Torah : « Respecte ton père et ta mère » (« Kabèd Ett Avi’ha VéEtt Imé’ha »). Apparemment, la Torah pouvait s’exprimer en disant « Kabèd Avi’ha VéImé’ha », sans utiliser le mot « Ett ».
Pourquoi l’avoir donc utilisé ? Nos maîtres en déduisent que le premier « Ett » de ce verset vient inclure le devoir de respect envers l’épouse de ton père, même si celle-ci n’est pas ta mère. Et le second « Ett » de ce verset vient inclure le devoir de respect envers le mari de ta mère, même si celui-ci n’est pas ton père, et que cet homme a épousé ta mère après le décès de ton père ou après le divorce de tes parents. 

Nos maîtres ajoutent que la lettre « Vav » du mot « VéEtt » de ce verset vient inclure le devoir de respect envers ton grand-frère.
C’est pourquoi, toute personne est tenue de respecter l’épouse de son père ainsi que l’époux de sa mère. De même, chacun est tenu de respecter son grand-frère.

Notre maitre le ROCH écrit dans un responsa qu’il n’y a pas de différence sur ce point entre un grand-frère (demi-frère) du côté de son père ou un grand-frère (demi-frère) du côté de sa mère, dans tous les cas, nous sommes soumis au devoir de respect. C’est ainsi que tranche également notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l qui ajoute qu’il n’y a pas de différence sur ce point entre un grand-frère et une grande-sœur car la règle de respect est relative aux deux.

Il faut être très vigilant sur cette règle, en particulier dans ces dernières générations où l’ordre et l’autorité au sein de la famille ne sont plus respectés comme dans les générations précédentes. Nous avons malgré tout le devoir d’accomplir les obligations de notre sainte Torah, ainsi que les enseignements de nos maîtres, et respecter le grand-frère et la grande-sœur conformément au Din.

Notre maître le RAMBAM écrit que le devoir de respect envers le grand-frère et la grande-sœur n’est pas un réel devoir ordonné par la Torah, mais seulement par nos maîtres qui l’ont institué en s’appuyant sur un verset de la Torah, car le devoir de respect envers l’épouse du père ou envers l’époux de la mère s’apprend dans la Guémara à partir des mots « Ett » (Av’i’a) et « VéEtt » (Imé’ha), et l’on considère cette règle comme-ci elle avait été écrite explicitement dans la Torah, puisque la Torah a inclus ces obligations de façon explicite.
Mais le devoir de respect envers le grand-frère et la grande-sœur – qui s’apprend uniquement du surplus de la lettre « Vav » (du mot « VéEttImé’ha ») – n’est pas considéré comme une chose écrite explicitement dans la Torah, mais seulement ordonné par nos maîtres.

Les décisionnaires débattent afin de définir s’il y a un devoir de respecter le grand-frère ou la grande-sœur même après le décès des parents.
En effet, le RAMBAN écrit que le respect des frères et sœurs est lié au respect des parents, car il est humiliant pour les parents que leurs enfants ne soient pas respectés, mais après le décès des parents, cette raison n’est plus valable.
D’autres décisionnaires se montrent malgré tout rigoureux sur ce point.

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit que même s’il est interdit d’appeler son père (ou sa mère) par son prénom, comme nous l’avons écrit dans les précédentes Halachot, malgré tout, il semble qu’il n’y a pas d’interdit d’appeler son grand-frère par son prénom, et l’une des raisons à cela réside dans le fait que l’interdit d’appeler son père par son prénom n’émane pas du devoir de « respect » mais de celui de « crainte » envers le père et la mère. Or, vis-à-vis du grand-frère, nous n’avons pas trouvé de devoir de crainte mais uniquement un devoir de respect.

De même, toutes les notions de respect envers le grand-frère ne sont pas réellement égaux à ceux envers les parents, mais indiquent seulement de se comporter envers le grand-frère avec respect et savoir vivre, comme se comportent les gens qui craignent le Ciel. Il est évident qu’il est interdit d’humilier ou de critiquer le grand-frère ou la grande-sœur, car ce comportement représente un véritable manque de respect, et il va à l’encontre des ordonnances de nos maîtres.

 
Source: halachayomit 
R.Abdellak Malkiel