Les jours de Pourim – La règle de « Michloah’ Manott »
Les jours de Pourim
Il y a principalement 4 devoirs lors de la fête de Pourim :
La lecture de la Méguila ; Michloa’h Manott (envoi mutuel de cadeaux alimentaires) ; Matanott La-Evyonim (envoi de cadeaux aux nécessiteux) ; la réjouissance de Pourim.
Le devoir de « Michloa’h Manott »
Il est dit dans la Méguilat Esther (9 – 22):
« Faire de ces jours, des jours de festin et de joie, et d’échange de mets mutuels, ainsi que de cadeaux aux nécessiteux. »
Il est rapporté dans la Guémara Méguila (7a):
Echange de mets (Michloah’ Manott) : 2 mets à au moins 1 personne.
Cadeaux aux nécessiteux (Matanot Laévionim) : 2 cadeaux à au moins 2 personnes (Un cadeau à un nécessiteux, et un cadeau à un autre nécessiteux).
(En effet, le minimum de la forme pluriel du terme « mets » correspond à 2, un met et encore un met. Le minimum de la forme pluriel du terme « cadeaux » correspond à 2, un cadeau et encore un cadeau. De même, le minimum de la forme pluriel du terme « nécessiteux » correspond à 2, car il n’est pas écrit « d’échange de mets mutuels, ainsi que de cadeaux à un nécessiteux. »)
La raison à ce devoir
Lorsqu’on envoie un présent à son ami, on lui exprime par ce geste tout l’amour qu’on lui porte, et ce geste implante aussi dans notre cœur toute l’estime que l’on a à l’égard de notre ami.
De plus, il existe des gens qui vivent dans la plus grande précarité, et qui éprouvent de la honte à aller solliciter la générosité des autres pour pouvoir accomplir le repas de Pourim, et lorsqu’on envoie à son ami de façon très décente, un Michloah’ Manott, il n’en éprouvera aucune honte, et accomplira le repas de Pourim dans la joie et la bonne humeur.
Puisque selon la première explication citée, tout l’objectif de la Mitsva de Michloa’h Manott est d’entretenir l’amour entre l’homme et son prochain, il faut impérativement que celui qui envoie s’identifie auprès du destinataire, car si le destinataire ne sait pas qui lui envoie ce Michloa’h Manott, celui qui l’a envoyé n’est pas quitte de la Mitsva, car le fait d’envoyer anonymement n’entretient aucun amour ni aucune fraternité.
Cette Mitsva diffère de la Mitsva de Tsédaka, car lorsqu’on donne de la Tsédaka durant toute l’année, il est une Mitsva de faire en sorte que le bénéficiaire ne sache pas d’où provient le don qu’il reçoit, et que le donateur ne sache pas non plus à qui il donne.
Alors que pour la Mitsva de Michloa’h Manott, il faut absolument que le bénéficiaire sache de qui il reçoit ce cadeau, afin que l’amour pour son prochain pénètre à l’intérieur de son cœur.
Définition du terme « Manott »
Le mot « Manott » signifie « mets ».
Autrement dit, 2 aliments différents, ou un aliment et une boisson, comme une pâtisserie et une bouteille de vin.
Aujourd’hui, l’usage est d’envoyer des douceurs pour Michloa’h Manott.
Les femmes sont elles aussi soumises à la Mitsva de Michloa’h Manott, et elles doivent accomplir cette Mitsva avec leurs amies.
Puisque l’une des raisons essentielles de la Mitsva de Michloa’h Manott est de procurer à chacun le nécessaire pour accomplir le repas de Pourim, par conséquent, une personne qui envoie différents cadeaux en tant que « Michloa’h Manott », par exemple en lui envoyant des vêtements ou des draps ou autre, cette personne n’est pas quitte de son obligation de Michloa’h Manott.
Même si on envoie de l’argent à un ami afin qu’il puisse s’acheter de la nourriture, on ne s’acquitte pas de la Mitsva de Michloa’h Manott, car il faut envoyer exclusivement de la nourriture et de la boisson.
C’est pourquoi même si on envoie du tabac à priser ou bien des cigarettes à un ami, on ne s’acquitte pas de cette façon de la Mitsva de Michloa’h Manott.
Source:halachayomit
R.Abdellak Malkiel