Les quantités de Matsa que l’on doit consommer le soir du Séder
Question : Combien de quantités de « Kazaït » de Matsa doit-on consommer le soir de Péssa’h?
Réponse : Le soir du Séder de Péssa’h, l’obligation est de consommer au total 3 fois la quantité de Kazaït de Matsa. Le Kazaït correspond à 27 g.
Malgré tout, il y a matière à s’imposer la ‘Houmra (rigueur) de consommer 4 ou même 5 quantités de Kazaït de Matsa, comme nous allons l’expliquer.
Le Séder de Péssa’h
Les étapes du Séder de Péssa’h – tels que les a établi notre grand et saint maître Rachi – sont les suivantes :
Kadèch; Our’hats; Karpass ; Ya’hats ; Maguid ; Ro’htsa ; Motsi Matsa ; Maror ; Korè’h ; Choul’han ‘Orè’h ; Tsafounn ; Barè’h ; Hallel ; Nirtsa.
Dans le plateau du Séder, se trouvent 3 Matsot placées l’une sur l’autre.
Lorsqu’on arrive à l’étape de « Ya’hats », le chef de famille prend la Matsa du milieu et la brise en deux parties. Il replace la plus petite partie parmi les deux autres Matsot et confie la grande partie à l’un des convives qui la gardera pour l’Afikoman, comme nous l’expliquerons.
Le 1er « Kazaït »
Lorsqu’on arrive à l’étape de « Motsi Matsa », le chef de famille prend les 3 Matsot qui se trouvent dans le plateau du Seder, disposées une entière au-dessus, une entière au-dessous, et la demie que l’on a brisée au moment de « Ya’hats » au milieu.
Il attrape les Matsot dans ses mains et récite la bénédiction de « Ha-Motsi », et ensuite la bénédiction de « ‘Al A’hilatt Matsa ».
Nous avons l’usage de lâcher la Matsa inférieure après avoir récité la bénédiction de Ha-Motsi, et l’on garde en mains uniquement la Matsa supérieure ainsi que la demie pour réciter « ‘Al Ah’ilatt Matsa ».
Le chef de famille consomme un Kazaït de chacune des 2 Matsot.
Il consomme donc 2 fois la quantité de Kazaït en une seule consommation, un Kazaït de la Matsa supérieure et un Kazaït de la demi Matsa.
Mais les convives pour lesquels il n’y a pas assez en 1 Matsa ½ pour consommer 2 fois la quantité de Kazaït, le chef de famille leur donnera un peu de chacune des 2 Matsot et leur ajoutera à partir d’autres Matsot pour arriver à la quantité de 1 Kazaït.
Les convives – qui ne consomment pas des Matsot qui se trouvent dans les mains du chef de famille – ne sont donc pas tenus de consommer 2 quantités de Kazaït, et il leur est suffisant – selon tous les avis – d’en consommer qu’un seul.
Les convives ne consomment donc lors de « Motsi Matsa » qu’un seul Kazaït.
Même si le chef de famille, qui – pour une raison quelconque – n’a consommé qu’un seul Kazaït, il est quitte Bédi’avad (a posteriori) de son obligation.
Par manque de temps, nous ne pouvons nous étendre davantage sur les explications de ce Din.
Le 2ème « Kazaït »
Ensuite, lorsqu’on arrive à « Korè’h », on prend une quantité de Kazaït de la 3ème Matsa qui se trouve dans le plateau du Seder, on la joint à une quantité de Kazaït de Maror (laitue) et on trempe le tout dans la ‘Harossett en disant :
« En souvenir du Temple, selon l’opinion de Hillel ».
On consomme ensuite le tout en s’accoudant sur la gauche.
Au total, le chef de famille a consommé jusqu’à présent 3 quantités de Kazaït de Matsa, alors que les convives en ont consommé seulement 2.
Le 3ème « Kazaït »
Lorsqu’on arrive à la fin du repas à l’étape de Tsafoun, on consomme de la Matsa qui a été conservée par l’un des convives pour l’Afikoman (lors de « Ya’hats », on a brisé la Matsa du milieu en 2 parties et l’on a confié une des 2 parties à un convive pour qu’il la préserve pour l’Afikoman. C’est de cette Matsa que l’on consomme à présent pour « Tsafoun »).
Le chef de famille consomme de cette Matsa une quantité supplémentaire de Kazaït (pour les autres convives, on donnera d’une autre Matsa et on ajoutera un peu de la Matsa de l’Afikoman.)
Cette Matsa doit être aussi consommée accoudé.
Il faut être très vigilant à consommer cette quantité de Kazaït de l’Afikoman en étant accoudé, car si l’on oublie de s’accouder, il faudra la consommer de nouveau et il est fort probable que l’on ne s’acquittera pas de son obligation puisque cette consommation se fera de façon forcée, ce qui ne constitue pas une consommation conforme à la Halacha.
Certain s’imposent la ‘Houmra (rigueur) de consommer 2 quantités de Kazaït pour l’Afikoman, un en souvenir du Sacrifice de Péssa’h, et un en souvenir de la Matsa qu’ils consommaient avec le Sacrifice de Péssa’h.
Le chef de famille a donc jusqu’à présent consommé 5 quantités de Kazaït s’il s’impose la rigueur d’en consommer 2 pour « Tsafoun ». Sinon, il en aura consommé 4.
Alors que les convives en consomment 4 s’ils s’imposent la rigueur. Sinon, ils n’en consomment que 3.
En conclusion : Pour « Motsi Matsa », le chef de famille consomme 2 quantités de Kazaït de Matsa. Les autres convives qui ne consomment pas de la Matsa qui se trouve dans les mains du chef de famille, ne consomment qu’un seul Kazaït.
Pour « Korè’h », chacun consomme un seul Kazaït de Matsa.
Pour « Tsafoun » (Afikoman), chacun consomme un seul Kazaït de Matsa.
Certains s’imposent la rigueur de consommer 2 quantités de Kazaït de Matsa pour « Tsafoun ».
Recherche et annulation du ‘Hamets
La recherche du ‘Hamets
La nuit du 14 Nissan – qui tombe cette année 5784 ce dimanche soir – on procède à la recherche du ‘Hamets à la lueur d’une bougie de cire (ou d’huile de paraffine solidifiée comme on en trouve de notre époque), conformément à l’institution de nos maîtres.
Si l’on n’a pas de bougie, on peut procéder à la recherche du ‘Hamets au moyen d’une lampe de poche que l’on peut introduire dans les endroits qui nécessitent d’être vérifiés.
Il est un devoir de rechercher dans toutes les pièces de la maison, afin de vérifier qu’il ne reste pas de ‘Hamets, et même s’il nous semble évident de n’avoir jamais mangé de ‘Hamets dans une pièce, il est une obligation de la vérifier.
Il en est de même pour les balcons et les jardins.
Les vêtements lavés que l’on a rangé dans le placard après la lessive, ne nécessitent pas de vérification, même s’il s’agit de vêtements d’enfants, car il est certain que tout éventuel ‘Hamets se trouvant dans les vêtements a été détérioré par les détergents utilisés pour la lessive. Or, un ‘Hamets dont le goût est détérioré n’est plus considéré comme ‘Hamets concernant l’interdiction lors de la fête de Péssa’h, comme nous l’avons expliqué antérieurement.
Le moment de la recherche
Le moment de la recherche débute à la sortie des étoiles. (Si l’on a été confronté à un cas de force majeure et que l’on a tardé à faire la recherche, on peut encore faire la recherche avec Béra’ha même après ce moment, durant toute la nuit).
Il est interdit de consommer du pain ou des gâteaux en quantité supérieure à Kabétsa (54 g) avant la recherche du ‘Hamets, et cet interdit est en vigueur depuis la demi-heure qui précède le moment de la sortie des étoiles.
Mais une quantité inférieure à Kabétsa de pain ou de gâteau est permise.
Des fruits ou des légumes, ou bien du riz ou autre, peuvent être consommés même au-delà de Kabétsa (54 g), même après l’heure de la sortie des étoiles, et cela même si l’on n’a pas encore procédé à la recherche du ‘Hamets.
La tradition des 10 morceaux de pain
Certains ont pour tradition de cacher à la maison 10 petits morceaux de pain minutieusement enveloppés, afin que celui qui procède à la recherche les trouve durant celle-ci. Il faudra faire attention à noter l’emplacement des morceaux cachés, afin de s’assurer qu’ils ne resteront pas à la maison pendant Péssa’h.
Il est aussi conseillé que chaque morceau de pain soit inférieur à 27g.
L’annulation de ‘Hamets
Après la recherche, on doit annuler le ‘Hamets verbalement, en disant :
« Kal ‘Hamira Dé-ika Birchouti, Déla ‘Hazité Oudéla Bi’arté, Livtil Véléhévé Ké’afra Déar’a ».
Il est impératif de comprendre cette formule, et en voici donc sa traduction :
« Tout ‘Hamets qu’il y a encore en ma possession, que je n’ai pas vu ou que je n’ai pas encore détruit, qu’il soit considéré comme la poussière de la terre. »
On doit dire cette formule exclusivement dans une langue que l’on comprend, sinon, on ne s’acquitte pas de l’obligation du Bitoul (annulation du ‘Hamets).
On a l’usage de prononcer 3 fois la formule de Bitoul, afin de confirmer la chose (Il est bon d’ajouter au moins à l’une des 3 fois, le mot « Hefker » (sans possesseur), en disant « … Livtil véléhévé Hefker Ké’afra Déar’a »).