Dans la paracha ‘Hayé Sarah, Avraham avinou envoie Eliézer chercher une épouse pour son fils Its’hak. Il lui demande d’effectuer sa recherche dans la ville de ‘Harane, puisque les habitants de cet endroit ont de bonnes qualités. Pour construire le peuple juif, il faut absolument avoir des racines solides…
Avraham avinou confie à Eliézer encore quelques instructions, puis celui-ci entame son voyage pour accomplir son importante mission. Il arrive à ‘Harane en fin d’après-midi et s’installe près du puits de la ville. Il commence alors à prier :
« Hachem, s’il Te plait, aide-moi à trouver une épouse vertueuse pour Its’hak, le fils d’Avraham. Je vais demander à la première jeune fille qui va venir puiser de l’eau de me donner à boire. Si, de sa propre initiative, elle me propose d’abreuver également mes chameaux, je saurai qu’elle est apte à succéder à Sarah iménou. Montre-moi s’il Te plait que Tu es avec moi et accepte ma requête… »
A peine eut-il terminé sa prière lorsqu’une jeune fille s’approcha du puits. Elle tint une cruche dans ses mains et s’apprêta à puiser de l’eau pour sa famille. Eliézer s’aperçut que l’eau montait à la rencontre de cette jeune fille et il comprit qu’elle faisait partie de la famille d’Avraham avinou.
Eliézer lui demanda un peu d’eau et attendit sa réaction. « Avec plaisir, répondit la jeune fille, je vais vous donner à boire, ainsi qu’à vos chameaux… »
Et sans attendre, la jeune fille commença à puiser d’énormes quantités d’eaux pour abreuver les chameaux. (L’eau ne montait plus à sa rencontre, car Hachem voulait lui donner le mérite de faire des efforts pour la mitsva. En effet, plus une mitsva demande des efforts, plus sa récompense est immense.)
De son côté, Eliézer a le souffle coupé d’apercevoir que sa prière est en train de se réaliser. Il remercie Hachem de l’avoir aidé, puis, une fois que les chameaux ont bu, il demande à la jeune fille son nom et celui de sa famille. Cette jeune fille s’appelle Rivka, et va devenir l’épouse de Itshak, l’une des matriarches : Rivka iménou !
Au cours des fiançailles de son ami, un homme prononça un discours. Il rappela l’importance du ‘Hessed (les actes de bonté) pour avoir un couple harmonieux.
Il finit en disant à son ami : « Il faut distinguer le ‘Hessed de “faire le pigeon”. Si ta femme te demande de lui apporter un verre d’eau, tu as devant toi une grande occasion d’accomplir du ‘Hessed et cela t’apportera la paix dans ton foyer ! Par contre, si elle te demande le même service alors qu’elle se trouve à la cuisine, tout près d’une bouteille d’eau, et que toi, tu te trouves dans la chambre, ce n’est pas du ‘Hessed mais plutôt… »
Le rav Na’houm Diamante était présent durant ce discours. Il trouva l’occasion de trouver le jeune homme qui avait parlé et le félicita de son oraison.
Mais, lui dit-il, je n’approuve pas ce que tu as dit à la fin, qu’il ne faut pas “être un pigeon”. En effet, lorsque Eliézer a cherché une épouse pour Its’hak, il a cherché une jeune fille qui se proposerait de donner à boire aux chameaux. Or, Eliézer était très robuste et Rivka n’était qu’une jeune fille. Trouves-tu normal que Rivka ait du abreuver les chameaux d’Eliézer ? Or c’est ce qu’elle a fait, et si elle n’avait pas fait cela, on n’aurait certes rien à lui reprocher, mais elle ne serait pas devenue Rivka iménou !
Alors, je me permets de te dire mon avis : Dans tous les cas qui se présentent pour faire la volonté de ton épouse (ou de l’un de tes amis) tu as l’occasion de faire du ‘Hessed. Et fais-le sans te poser de questions, car tu vois ce que l’on mérite grâce à cela…
Hachem aime beaucoup celui qui accomplit, en plus des autres mitsvot, la mitsva du ‘Hessed. La guémara dit que quiconque étudie la thora et fait du ‘Hessed aura les forces de combattre le mauvais penchant (bien entendu, s’il fait tout pour fuir la faute). Il sera également sauvé de la guerre précédant la venue du machia’h.
Le talmud fait remarquer que la thora commence par du ‘Hessed et se termine par du ‘Hessed. Il ajoute que les enfants d’Israël sont distinguables par trois qualités : la miséricorde, la timidité et la bonté. Le Ahavat ‘Hessed rapporte au nom du Yérouchalmi que lorsqu’il y a des catastrophes, il faut multiplier les actes de ‘Hessed. En effet, Hachem se comporte avec l’attribut de “Mesure contre mesure”. Si nous aidons notre entourage sans faire de calculs, Hachem nous aidera même si cela ne nous revient pas.
On accomplit cette mitsva à chaque fois que l’on aide quelqu’un d’autre, tant que cela ne l’aide pas -ou ne nous cause pas- de faire une avéra, ‘has véchalom. Les occasions qui se présentent à nous sont multiples et diverses et nous pouvons accomplir cette mitsva presque à tout moment.
Attention, ne nous laissons pas convaincre par le mauvais penchant qui nous dit que cette mitsva est trop difficile. En effet, chaque mot gentil que nous adressons à notre prochain constitue une mitsva de ‘Hessed. Le Gaone de Vilna dit que nous accomplissons essentiellement cette mitsva en honorant nos amis et nos proches. (Faisons remarquer que lorsqu’il s’agit de nous, il faut fuir les honneurs, mais lorsqu’il s’agit des autres, il faut leur en donner autant que possible, sans craindre qu’ils n’en aient de trop !) Ceci est tellement simple et demande si peu d’efforts…
Et puis il y a aussi de nombreuses bonnes actions que nous accomplissons quotidiennement, sans y réfléchir.
Un jour, le ‘Hafets ‘Haïm accosta un pharmacien et lui dit qu’il l’enviait pour le mérite qu’il avait de faire tant de ‘Hessed. Le pharmacien s’étonna et répliqua qu’il ne faisait que son travail…
Le Hafets ‘Haïm le regarda et dit : « C’est vrai que c’est votre travail, mais si vous le souhaitez, il vous suffit de penser, à chaque fois que vous servez un patient, que vous l’aidez. Cela ne vous empêche pas de prendre de l’argent pour votre service, vous accomplissez tout de même une mitsva. Il suffit d’y penser… »
Nous aussi, nous accomplissons du ‘Hessed tout au long de la journée, chaque fois que l’on aide quelqu’un, que ce soit à la maison ou à l’extérieur… De plus, chaque mitsva que nous accomplissons est aussi du ‘Hessed, car nous apportons ainsi la bénédiction au peuple d’Israël et nous diminuons les souffrances des opprimés.
Notons tout de même qu’il ne faut pas transgresser le moindre interdit pour faire du ‘Hessed. Lorsque l’on est conscient que cette mitsva est la volonté d’Hachem et pas seulement l’expression de nos sentiments (de pitié, d’amitié ou d’amour), on arrive à mettre les limites là où il le faut.
Cette pensée nous permettra aussi de ne pas nous suffire du ‘Hessed pour nous identifier en tant que Juifs. Rappelons-nous que toutes les mitsvot sont nécessaires afin de préparer notre âme à la vie future. Chaque mitsva effectue des réparations spirituelles et est donc nécessaire.
Utilisons toutes les occasions qui se présentent à nous au quotidien pour faire du ‘Hessed, même si cela nous demande des efforts. Prions de toutes nos forces pour la guérison des malades et pour la délivrance de tous ceux qui en ont besoin. C’est une grande mitsva de ‘Hessed !
source:torah-box.com