La prière
Le RAMBAM écrit dans son commentaire sur la Michna (sur Avot chap.1 Michna 8) que même lorsque l’homme se trouve au summum de la pire des détresses, il se doit de se renforcer, et il lui est interdit de se désespérer de prier Hachem qui le sauvera, car la miséricorde divine est immense et Sa délivrance intervient en un clin d’œil.
il faut savoir que parfois, on désire depuis le Ciel faire du bien à l’homme, mais que la chose reste tributaire de sa prière. S’il prie, il méritera la délivrance ou la réussite ou autre, et s’il ne prie pas, la bonté qui lui était destinée reste – en quelques sortes – dans « le ciel » et ne l’atteint pas.
Pourquoi Moché est resté « bègue »?
De même, le maitre de tous les prophètes, Moché Rabbénou, dont le niveau spirituel ne fut jamais égalé ni dépassé, lorsqu’Hachem lui ordonna d’aller délivrer le peuple d’Israël d’Egypte, il dit à Hachem:
« De grâce mon D.ieu ! Je ne suis pas un homme de paroles ! Depuis hier, depuis avant-hier, depuis le jour même où tu parlas avec ton serviteur, car ma bouche et ma langues sont lourdes. » (Chémott 4).
Cela signifie que Moché Rabbénou argumente devant Hachem qu’il n’est pas un bon délégué pour se présenter devant Pharaon et lui parler des Béné Israël, car il a un handicap de parole, « sa bouche et sa langue sont lourdes », et il ne convient pas à un tel homme d’être le libérateur d’Israël.
Hachem lui répond, qu’Il l’aidera malgré tout à réussir dans sa mission, et il délivrera Israël d’Egypte.
Mais cela reste malgré tout assez difficile à comprendre:
N’est-il pas écrit : « Hachem n’a aucune limite pour délivrer, en grand comme en petit. » (Chémouel I 14)?
Hachem pouvait donc tout simplement guérir Moché Rabbénou de son handicap verbal, et faire en sorte qu’il ne reste pas avec « la bouche et la langue lourdes ». Pourquoi Moché est-il resté avec ce handicap jusqu’à la fin de ses jours?
Le RAMBAN – dans son commentaire sur la Torah – répond à cette question:
Hachem dit à Moché : Je réalise tout ! J’ai la possibilité de te guérir, mais présentement, puisque tu ne me pries pas de le faire, va et tu réussiras ta mission sans que je te guérisse.
Cela signifie que même une telle chose – qui semble parfaitement compréhensible, si Hachem accomplit autant de miracles par l’intermédiaire de Moché Rébbnou, il est certain qu’Hachem aurait exaucé Moché en le guérissant et il ne serait pas resté avec cet handicap – malgré tout, il manquait la prière de Moché pour obtenir la guérison totale.
Similairement, avant qu’Hachem ne délivre Israël d’Egypte, il est dit:
« Hachem entendit leur gémissement », et le Or Ha-‘Haïm explique qu’il s’agit là de la prière adressée dans la détresse, cette prière est systématiquement agréée, et c’est pourquoi il est dit ensuite : « Leur plainte monta vers Hachem … »
A la lueur de tout cela, nous apprenons combien de bontés multiples chaque homme peut obtenir par le mérite de la prière, lorsqu’il se tourne vers Hachem pour la moindre chose et qu’il lui demande tout ce dont il a besoin. Un tel réflexe ne peut qu’engendrer une vie d’amour de la Torah et de crainte de D.ieu, en étant constamment lié à son Créateur, qui écoute la prière de chaque bouche.
Une prière en vain
La Michna dans le traité Bérah’ott (54a) nous enseigne:
Celui qui implore sur le passé, ceci est une prière en vain.
Cela signifie que lorsqu’on prie pour un évènement qui s’est déjà produit, cette prière est appelée « prière en vain », puisqu’Hachem ne changera pas une chose passée.
Un exemple est cité par la Michna, celui dont la femme est enceinte et qui prie en demandant que sa femme accouche un garçon. Ceci est une prière en vain, car il faut demander sur le futur et remercier sur le passé. Celui qui prit pour que sa femme accouche un garçon ou une fille est une personne qui prie pour le passé, car le sexe de l’enfant est déjà décidé. Or on ne peut pas prier pour qu’un miracle ait lieu et que la réalité soit modifiée. Il est aussi enseigné dans la Michna, celui qui arrive en ville et entend des personnes crier (en détresse) et prit en demandant que ces cris ne proviennent pas des membres de sa famille, ceci est une prière en vain.
Dans la Guémara, Rav Yossef objecte sur cette Michna à partir de ce que nous raconte la Thora à propos de Léa dans le verset : « et ensuite Léa accoucha une fille et elle la nomma Dina ». Nos maitres expliquent que les termes « et ensuite » signifient toujours un évènement, ils demandent alors de quel événement s’agit-il ici à propos de la naissance de Dina?
Rav répond que la naissance de Dina vient à la suite du compte qu’a fait Léa qui s’est dit : « Sur les 12 tribus qui doivent sortir de Ya’akov, il y en a déjà 6 qui proviennent de moi (Léa) et 4 des servantes (Bilha a enfanté Dan et Naftali, et Zilpa elle a enfanté Gad et Acher) et ma sœur Rah’el n’a pas encore d’enfants. Si je porte un garçon, ma sœur sera moins qu’une servante, car elle aura moins de 2 tribus conçues par elle »
A ce même moment l’enfant qui se trouvait dans son ventre s’est transformé en fille, comme il est écrit « et elle la nomma Dina ».
À partir de cet enseignement – demande Rav Yossef – nous voyons qu’il est possible de transformer le sexe de l’enfant qui se trouve dans le ventre d’une femme au moyen de la prière. Pourquoi la Michna dit que c’est une prière en vain?
La Guémara répond à la question de Rav Yossef en expliquant que le cas de Léa est un grand miracle et cela n’est pas approprié à tous. La Guémara apporte une autre réponse pour résoudre le problème de Rav Yossef en disant que dans le cas de Léa cela s’est produit avant le 40ème jour de grossesse, car avant 40 jours l’enfant n’est pas encore assez développé pour que le sexe soit déterminé cela reste donc une prière sur le futur et non sur le passé.
C’est ce que les décisionnaires retiennent concrètement, qu’il est permis de prier durant les 40 premiers jours de grossesse pour que l’enfant soit un garçon ou une fille comme le tranche le MARAN dans le Choulh’ann ‘Arouh’ dans le chapitre 230 de Orah’ H’aïm. Mais après les 40 jours, il ne faut pas prier pour cela, mais prier pour que l’enfant soit en bonne santé et que la grossesse se passe bien.
Nos maîtres ont mis le point sur l’importance de la prière de la maman durant la grossesse qui doit prier pour que l’enfant grandisse dans la Thora et les Mitsvott et soit rempli de crainte du ciel, et que si c’est une fille alors qu’elle ressemble à nos saintes matriarches, qui ses sont illustrées par leurs bonnes actions et leur crainte du Ciel.
Source: halachayomit