Le pain « Kissninn »
La bénédiction sur le pain
La bénédiction sur le pain est « Ha-Motsi Léh’èm Minn Ha-Arets » et l’attribue « pain » est décerné à un pain fait à partir des 5 céréales (blé, orge, avoine, seigle et épeautre). Cependant il existe des cas où le statut de la pâte change et l’on récitera la bénédiction de « Mézonott » même si elle est faite à base des 5 céréales comme les gâteaux par exemple.
La bénédiction sur le pain « Kissninn »
Il est enseigné dans le traité Bérah’ott (42b) que sur le pain « Kissninn » (nous expliqueront plus tard ce que c’est), on doit réciter la bénédiction de « Mézonott ». C’est ainsi que tranche le Choulh’ann ‘Arouh’ (Orah’ H’aym chap.168). Mais il existe une divergence d’opinions parmi nos maîtres les décisionnaire médiévaux sur la définition du pain Kissninn enseigné dans la Guémara.
Le pain fourré
Certains sont d’avis que le pain Kissninn signifie un pain qui est fourré et qui forme une poche (« Kiss » en Hébreu, comme le mot Kissninn), comme le pain fourré avec des noix, des amandes et du miel, sur ce pain on récitera la bénédiction de « Mézonott ».
Le pain doux ou gras
D’autres expliquent que le pain Kissninn n’est nul autre qu’un pain pétri avec du miel, du sucre ou de l’huile, etc.., qui – à l’aide des ingrédients ajoutés – ne fait plus partie de la catégorie des pains dont la bénédiction est « Ha-Motsi » mais « Mézonott ».
Le pain croustillant
Il existe un autre avis qui définit Kissninn par croustillant, c’est-à-dire un pain qui est comme des biscottes ou des galettes, qui – du fait de sa structure -n’est plus considéré comme un pain ordinaire et la bénédiction à réciter est « Mézonott » et non « Ha-Motsi ».
La bénédiction « Mézonott » concrètement
Du point de vue de la Halacha, MARAN tranche dans le Choulh’ann ‘Arouh’ en ses termes : « Le pain Kissninn, certains le définissent par un pain fourré avec du miel du sucre, avec des noix et des amandes ou des épices, d’autres expliquent que c’est un pain fait avec une pâte pétrie avec du miel ou du sucre ou de l’huile ou des épices et que l’on a fait cuire, et ce à condition que le goût des fruits ou du mélange soit distinct au goût dans la pâte. Selon d’autres, c’est un pain que l’on fait croustillant (comme un cracker) qu’il soit épicé ou pas. Et la Halacha est selon tous les avis cités, car chacun de ces critères donne au pain le statut de pain Kissninn dont la bénédiction est Mézonott ».
C’est pour cette raison de selon la Halacha nous tenons que toute pâte qui est fourré, même si la pâte elle-même n’est pas sucrée, dès lors ou le fourrage donne un gout sucré à la pâte, sa bénédiction sera « Mézonott ».
De même toute pâte pétrie avec assez de miel ou de sucre, de jus de fruit ou de lait pour en ressentir le goût pendant qu’on la consomme, la bénédiction sera « Mézonott ». Par contre si le goût ne se ressent pas dans la pâte la bénédiction sera « Ha-Motsi ». C’est pour cette raison qu’il faudra être vigilent lorsque l’on va manger dans des pizzerias et que l’on nous dit que la pâte est « Mézonott », car dans 99% des cas en France la pâte est « Ha-Motsi » et les gens disent que c’est « Mézonott » par ignorance totale de la Halacha, il faudra donc goutter la pâte au préalable pour savoir si la bénédiction est « Mézonott » ou « Ha-Motsi ».
De même toute chose qui est croustillante comme les crackers etc. la bénédiction est « Mézonott », bien que la pâte n’est pas sucrée.
La raison pour laquelle nous suivons tous les avis
La raison pour laquelle nous suivons tous les avis, bien que les avis des décisionnaires médiévaux s’opposent, réside sur la règle de « Safek Bérah’ott Léhakel » c’est-à-dire qu’en cas de doute sur une bénédiction si l’on doit la réciter ou pas, on doit s’abstenir et donc sur chacune des définitions de Kissninn il existe un avis qui dit que la bénédiction est « Mézonott » et non « Ha-Motsi », comment pourrions-nous alors réciter « Ha-Motsi » ainsi que le Birkatt Ha-Mazonn ? C’est pour cela que nous récitons « Mézonott » sur toutes les catégories cités plus haut.
Selon certains décisionnaires, chacune des 3 opinions est juste et il n’y aurait pas de divergence entre les 3 avis, car dès lors où l’une ou l’autre de ces 3 condition est présente dans la pâte, sa bénédiction est « Mézonott ».
Ceci est l’explication donnée par le Maamar Mordé’haï.
Mais selon l’opinion de notre maitre le Rav z.ts.l, la raison pour laquelle nous considérons ces 3 sortes de pâte comme « Mezonott », est à cause du principe de « Safek Béra’hott Léhakel » comme expliqué plus haut.
En conclusion:
La bénédiction du pain est « Hamotsi ». Toute chose faite d’une pâte pétrie avec un ingrédient doux, comme du sucre, du lait, ou des jus de fruits, et que le goût de la douceur est distinct, sa bénédiction est « Mezonott ». De même, toute chose faite d’une pâte fourré avec divers ingrédients, comme des noix ou des amandes ou autres, sa bénédiction est « Mezonott ». De même, toute chose faite d’une pâte croustillante, comme des crackers par exemple, même si le goût de la pâte n’est pas doux, sa bénédiction est « Mezonott ».
Source: halachayomit
Abdellak Malkiel