La règle de l’aliment principal et l’aliment secondaire

La règle de l’aliment principal et l’aliment secondaire

La semaine prochaine, dimanche soir et lundi, tombe Tou Bichvat (15 Chévat), date à laquelle nous avons l’usage de multiplier les bénédictions alimentaires.
C’est pourquoi, nous allons ces jours-ci étudier les règles relatives aux bénédictions.

Il est enseigné dans une Michna du traité Bérah’ott (44a):
Voici la règle: lorsqu’il y a un aliment principal accompagné d’un aliment secondaire, on récite la bénédiction sur l’aliment principal et l’on acquitte par cette bénédiction l’aliment secondaire.
Ce qui signifie que lorsque l’on a 2 sortes d’aliments mélangés, on récite la bénédiction sur l’aliment qui est considéré comme principal dans ce mélange, et l’on acquitte par cette bénédiction l’autre aliment. Par exemple: du riz cuit avec un peu de petits pois, dans ce cas le riz est considéré comme principal. C’est pour cela que l’on récitera la bénédiction de « Boré Miné Mézonott » sur le riz, et cette bénédiction est suffisante pour acquitter également les petits pois de bénédiction.

Ce Din selon lequel « le principal acquitte le secondaire » n’est pas seulement valable lorsque les 2 aliments sont mélangés comme dans l’exemple du riz et des petits pois, mais également dans le cas où l’on consomme l’aliment secondaire de façon indépendante. Par exemple, lorsqu’on a récité la bénédiction de « Boré Miné Mézonott » sur le riz, qu’on en a consommé un petit peu et que l’on désire à présent consommer uniquement les petits pois sans le riz, même dans ce cas on ne récite pas de bénédiction sur les petits pois, puisqu’en définitive ils restent secondaires vis-à-vis du riz, et ils ont été acquittés par sa bénédiction.

Par conséquent, on ne récite pas de bénédiction sur la confiture qui se trouve dans un beignet même si l’on désire la consommer de façon indépendante. De même, on ne récite pas de bénédiction sur le fromage qui se trouve dans un gâteau même si l’on désire le consommer de façon indépendante, car même dans ces cas-là « le principal acquitte le secondaire ».

Notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit que lorsqu’une personne consomme une pâtisserie en ayant récité au préalable la bénédiction de « Boré Miné Mézonott », et que cette personne désire boire un café ou un thé avec la pâtisserie, on ne dit pas dans ce cas que le café ou le thé sont considérés comme secondaires vis-à-vis de la pâtisserie et donc acquittés de bénédiction, il faut au contraire réciter la bénédiction de « Chéhakol Nihya Bidvaro » sur le café ou sur le thé, et après avoir bu on pourra tremper librement la pâtisserie dans le café ou dans le thé.

De même, une personne qui boit de l’eau ou une quelconque boisson en consommant un gâteau ou un aliment sur lequel on récite la bénédiction de « Boré Miné Mézonott » comme des pâtes par exemple, cette personne doit malgré tout réciter la bénédiction de « Chéhakol Nihya Bidvaro » sur ce qu’elle boit. Si elle a bu une quantité minimale d’un Révi’itt (8,1 cl) en une seule fois, elle doit également réciter la bénédiction finale de « Boré Néfachote ».

Un aliment constitué de plusieurs espèces
Question: 

Quelle est la bénédiction d’un poivron farci ? De même, quelle est la bénédiction d’une pâtisserie faite à base d’un peu de farine, mais dont l’essentiel est constitué de fruits et de noix?

Réponse: 

Dans la précédente Halacha, nous avons expliqué la règle selon laquelle lorsqu’on consomme 2 aliments dont la bénédiction est différente, et que l’un est considéré comme aliment principal et l’autre secondaire, on ne doit pas réciter la bénédiction sur chacun d’entre eux, mais seulement sur l’aliment considéré comme principal et l’on acquittera ainsi l’aliment secondaire de bénédiction. C’est pourquoi si l’on consomme du riz accompagné de petits pois, on ne doit pas réciter de bénédiction sur les petits pois, car ils sont considérés dans ce cas comme secondaires et acquittés par la bénédiction de « Boré Miné Mézonot » récitée sur le riz.

Des feuilles de vignes ou un poulet farcis au riz

Des feuilles de vigne farcies au riz, ou bien un concombre ou des poivrons farcis au riz, puisqu’aux yeux de la plupart des gens la consommation principale est le riz, il faut donc réciter la bénédiction du riz (Boré Miné Mézonot), et cette bénédiction acquittera également les feuilles de vigne ou les autres légumes farcis de leur bénédiction.
Mais lorsqu’on consomme du poulet farci avec un peu de riz, c’est généralement le poulet qui constitue l’essentiel de la consommation, car le riz n’est dans ce cas qu’un accompagnement.
C’est pourquoi on doit réciter dans ce cas la bénédiction sur le poulet (Chéhakol Nihya Bidvaro), et l’on ne doit pas réciter de bénédiction sur le riz puisqu’il est secondaire.

Lorsqu’un des 2 aliments fait partie du Dagan (les 5 céréales)

Mais si 2 aliments sont mélangés et que l’un d’entre eux fait partie du Dagan (les 5 céréales) comme de la farine de blé ou d’orge, il est expliqué dans la Guémara (Bérah’ot 36b) que dans ce cas, l’aliment fait à base de Dagan est considéré comme principal, car les 5 espèces du Dagan sont connues pour leur grande importance puisqu’elles constituent l’essentiel de notre alimentation (c’est ainsi que tranche MARAN dans le Choulh’an ‘Arou’h chap.208)

Par conséquent, une tarte aux fruits que l’on fait avec de la farine, des œufs et des fruits secs, même si la quantité de fruits est plus importante que la farine, malgré tout on doit réciter la bénédiction de Boré Miné Mézonot sur cette tarte, car elle est constituée d’une espèce faisant partie du Dagan. De même des gaufrettes au chocolat, même si le consommateur a essentiellement l’intention de consommer le chocolat contenu entre les feuilles des gaufrettes, malgré tout, il ne pourra pas réciter Chehakol sur cette gaufrette, puisque les feuilles de la gaufrette sont constituées de Dagan, et représentent donc l’aliment essentiel de ce mélange. C’est donc la gaufrette qui acquitte le chocolat de bénédiction.

De même, lorsqu’on consomme un biscuit en insérant un morceau de chocolat à l’intérieur, on doit également dans ce cas réciter uniquement la bénédiction de « Boré Miné Mézonot » sur le biscuit, car celui-ci représente dans ce cas l’essentiel, alors que le chocolat n’est dans ce cas que secondaire. (Chou’t Yabiya’ Omer vol.7 sect. O.H chap.33).

En conclusion: 

Si 2 aliments sont mélangés et que leur bénédiction est différente, par exemple des feuilles de vigne farcies au riz ou autre, on doit réciter la bénédiction sur l’aliment principal et l’on acquitte par cette bénédiction l’aliment secondaire. Cependant, si l’aliment secondaire est constitué de Dagan (récolte), c’est-à-dire d’une des 5 espèces du Dagan (comme du blé ou de l’orge), on considère toujours l’espèce Dagan comme aliment principal. Par conséquent, une tarte aux fruits faite dans laquelle on a mélangé un peu de farine pour donner du goût, ainsi que des œufs et des fruits divers, même si la farine est en petite quantité, malgré tout, la bénédiction de cette tarte est « Boré Miné Mézonot », car la farine est faite à partir de Dagan qui est un aliment principal.

Source: halachayomit

Abdellak Malkiel