« Maudits soient les calculateurs du temps de la rédemption finale ! »

« Maudits soient les calculateurs du temps de la rédemption finale ! »

La Guémara Sanhedrin cite la célèbre malédiction de Rabbi Chémouel Bar Na’hmani à l’encontre de ceux qui calculent la fin de l’exil : « Maudits soient les calculateurs du temps de la rédemption finale ! »

La raison pour laquelle il ne faut pas calculer la date de la Rédemption Finale
En effet, lorsqu’on s’autorise à établir un calcul sur la fin de l’exil (à partir d’allusions citées dans le livre de Daniel), on cause par cela le désespoir parmi le peuple qui se découragera de la venue du Machia’h voyant la fin de l’exil trop reculée dans le temps.

il est de triste notoriété que le peuple d’Israël a souffert il y a plus de 400 ans, lorsqu’apparut le faux Machia’h Chabbétaï Tsévi qui réalisa des miracles, et en qui de nombreuses personnes ont cru voir le Machia’h libérateur d’Israël. Or, puisque le peuple était certain que se dévoilait à lui le Machia’h fils de David, chacun se hâta de se repentir et de multiplier les bonnes actions, en jeûnant pour expier ses fautes, puisque le temps de rendre des comptes arrivait, et Hachem allait rétribuer les Tsaddikim et châtier les impies selon leurs actes. C’est pourquoi, tout le monde se dépêcha de se renforcer dans le service divin. Mais lorsque la supercherie de Chabbétaï Tsévi fut découverte, et que l’on comprit qu’il n’était pas le Machia’h –  puisque par crainte de la royauté turque il décida de se convertir à l’islam – le cœur du peuple se brisa et son esprit s’attrista en voyant que leur consolateur était encore loin.

Puis, quelques temps plus tard, dans les pays Achkénazes, le trouble augmenta avec des gens qui se voulaient les disciples de Chabbétaï Tsévi qui rendaient hommage à leur maître par des actes inacceptables, et par leur fautes, plusieurs grands de ce monde furent soupçonnés d’appartenir à la secte de Chabbétaï Tsévi, et se voyaient humiliés en public pour des faits qu’ils n’avaient pas commis.
En conséquence, le respect envers la Torah diminua de façon significative dans les pays Achkénazes, au point de laisser la place à la « Haskala » (le siècle des lumières) pour installer ses conceptions mêlées d’idées hérétiques et renégates au sein du peuple d’Israël. Ce qui engendra de terribles catastrophes spirituelles pour Israël.        

Nous apprenons de tout cela à quel point les sujets du messianisme et du calcul du temps de la rédemption finale sont des sujets graves, car ils ont des conséquences et des retombées infinies. Toute personne voulant se préserver, doit s’éloigner de ces sujets.

Le MALBIM a calculé la Fin des Temps
La Gaon MALBIM (Rabbi Méïr Leïbouch Ben Yé’hiel Mi’hal) établit dans son livre un calcul sur la fin de l’exil.
Lorsqu’il fut interrogé sur cela à partir des propos de Rabbi Chémouel Bar Na’hamani, il répondit qu’il n’y a d’interdiction de calculer la fin de l’exil que lorsque la fin est encore très lointaine, comme du temps de nos maîtres du Talmud où les gens pouvaient se décourager de la venue du Machia’h, voyant que la fin de l’exil était annoncée dans de nombreuses années. Mais à présent où nous nous trouvons grâce à Hachem très proches de la venue du Machia’h (le MALBIM a quitté ce monde il y a 145 ans), il est permis de calculer la fin de l’exil.
Notre maître le Rav z.ts.l cite tout ceci dans ses Dérachot.

Cependant, il faut se comporter avec beaucoup de discernement et ne pas innover chaque jour de nouvelles découvertes sur la venue proche du Machia’h, car au contraire, cela ne peut qu’entraîner le public à ne plus accorder de crédit à ces choses là, ce qui représenterait un gros dégât.
Mais nous devons guetter très fortement la proche rédemption, qui se réalisera rapidement et de nos jours. Mais tout dépend de nos actes ! Si le nombre de Ba’alé Téchouva augmente considérablement au sein du peuple d’Israël, aussi bien de véritables Ba’alé Téchouva, aussi bien des gens déjà qualifiables de religieux orthodoxes, mais qui doivent eux aussi faire un repentir chacun à son niveau individuel, à ce moment-là, Hachem hâtera notre délivrance.
Cela dépend aussi de la mesure avec laquelle nous prenons conscience de la perte du Temple et de notre exil spirituel et physique, car malheureusement l’obscurité recouvre la terre de nos jours, et il n’y a pas un jour plus maudit que le précédent.
Les assidus dans l’étude de la Torah ainsi que les décisionnaires ont diminué. Il est donc certain que nous devons davantage implorer Hachem afin qu’il hâte notre délivrance, dans la bonté et la miséricorde, rapidement et de nos jours, Amen.

Il y a environ 23 ans, notre maître le Rav z.ts.l raconta à deux occasions à travers ses ouvrages qu’il vit en rêve le Machia’h Fils de David au Kotel Ha-Ma’aravi (le Mur Occidental). Notre maître le Rav z.ts.l demanda au Machia’h :
« Quand viendras-tu délivrer Israël ? »
Le Machia’h lui répondit : « Barou’h Hachem ! Il y a de nombreuses personnes qui font Téchouva, et si d’autres personnes font elles aussi Téchouva, je pourrais dans quelques temps venir délivrer Israël, la chose n’est pas loin. »

Par conséquent, il faut influencer les autres à se repentir de façon sincère devant Hachem. « Celui qui fait beaucoup ou celui qui fait peu, ce qui compte c’est de diriger son cœur vers Hachem ».

Source : halachayomit 
R.Abdellak Malkiel