Prononcer le Nom d’Hachem tel qu’il est écrit
Il est enseigné dans une Michna du traité Sanhédrin (90a):
Celui qui prononce le Nom d’Hachem selon ses lettres n’a pas droit au monde futur.
Rabbenou H’aïm VITTAL explique au nom de notre maître le ARI Zal, qu’il s’agit de l’interdiction de prononcer le Nom d’Hachem tel qu’il est écrit en toutes lettres, c’est-à-dire le Nom d’Hachem écrit avec les lettres Youd, puis Hé, puis Vav, puis Hé, il est interdit à tout jamais de le prononcer, même dans le cadre d’une bénédiction ou d’une prière, il est interdit de le prononcer tel qu’il est écrit, mais seulement par le nom de « Adnout » (A.D.O.NA.Ï), c’est-à-dire, le Nom d’Hachem prononcé avec les lettres Alef; Dalet; Noun; Youd. (Il est certain qu’il est interdit de prononcer même le Nom d’Hachem par Adnout, lorsqu’on ne se trouve pas dans le cadre de la prière ou dans le cadre d’une bénédiction ou la récitation du Hallel ou autre, car hormis ces situations, il est interdit par la Torah de prononcer gratuitement le Nom d’Hachem.)
Tel est la manière d’agir dans toutes les communautés du peuple d’Israël, lorsqu’on récite une bénédiction ou lorsqu’on prie, même si le Nom d’Hachem apparaît dans les rituels de prières ou dans les textes avec les lettres Youd, puis Hé, puis Vav, puis Hé, malgré tout, nous le lisons sous le nom de « Adnout » comme expliqué.
Notre maître le ARI Zal ajoute qu’il est également interdit de prononcer les lettres du Nom d’Hachem, c’est-à-dire, d’épeler ainsi les lettres du Nom d’Hachem: Youd; puis Hé; puis Vav; puis Hé, il est interdit de l’épeler, car cela fait également partie de l’interdit de prononcer le Nom d’Hachem. La personne qui le prononce ainsi n’a pas droit au monde futur.
Notre maître le H’YDA écrit qu’il y a là une atteinte – H’ass Vé-Chalom – à l’honneur d’Hachem, similairement à ce que l’on a expliqué dans les règles relatives au respect des parents, qu’il est interdit à un fils d’appeler son père par son prénom, de même il est interdit à quiconque de mentionner le Nom de son père qui est au Ciel. Lorsqu’il s’agit du Nom d’Hachem, la chose est d’autant plus grave, car lorsqu’il s’agit du prénom de son père, il est au moins permis à un enfant d’épeler les lettres, par exemple, si le prénom du père est Ya’akov, le fils est autorisé à épeler les lettres de ce prénom en disant: Youd; ‘Aïn Kof; Beit. Mais lorsqu’il s’agit du Nom d’Hachem, il est interdit de le prononcer même en épelant seulement les lettres. Selon les enseignements de notre maître le ARI Zal, la prononciation du Nom d’Hachem en épelant les lettres est encore plus grave qu’en le prononçant tel qu’il est écrit.
Par conséquent, les décisionnaires écrivent qu’il faut veiller à ne pas épeler les lettres du Nom d’Hachem même dans le texte du « Lechem Yeh’oud » que certains ont l’usage de dire en préliminaire des prières ou avant d’accomplir les Mitsvot. Il faut dire « …Leyah’eda Chem Youd Ké Bé-Vav Ké… » et non pas en prononçant la lettre « Hé » (il faut veiller à dire « Ké » à la place du « Hé », car cela représente l’interdit de prononcer le Nom d’Hachem tel qu’il est écrit.
C’est ainsi que tranche également notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l dans une Responsa publiée dans le Yalkout Yossef (chap.8).
Les décisionnaires débattent au sujet du nom prononcé avec « Adnout » (A.D.O.NA.Ï). Est-il interdit d’épeler les lettres en disant Alef; Dalet; Noun; Youd, ou bien l’interdit n’existe que lorsqu’on le prononce réellement (de façon injustifiée)?
Notre maître le Rav z.ts.l tranche qu’il n’y a pas d’interdit selon le strict Din d’épeler les lettres du Nom d’Hachem prononcé avec « Adnout » (A.D.O.NA.Ï) conformément à l’opinion du RADBAZ (mais les Tossafot écrivent que le monde a l’usage de veiller aussi à ne pas épeler les lettres du Nom d’Hachem prononcé avec « Adnout » (A.D.O.NA.Ï), et les personnes qui prennent en considération cette opinion méritent la bénédiction.)
Notre maître le Rav z.ts.l ajoute que même en ce qui concerne le Nom d’Hachem tel qu’il est écrit, si l’on n’a pas l’intention de le prononcer en tant que Nom d’Hachem, on peut autoriser.
C’est pourquoi, il est permis de dire dans la prière du matin « Abayé Hava Méssader Sédèr Hama’arah’a… » sans marquer un temps d’arrêt entre le mot « Abayé » et le mot « Hava » bien que cela peut s’entendre comme le Nom d’Hachem tel qu’il est écrit. Mais il est malgré tout préférable de marquer un temps d’arrêt entre le mot « Abayé » et le mot « Hava »
SOURCE :Halachayomit