Se lever (devant une personne âgée) pendant la prière
Question: Si au milieu des « Péssouké Dé-Zimra » (psaumes que l’on lit le matin entre Barou’h Chéamar et Ichtaba’h), une personne âgée passe devant moi, dois-je me lever ?
Réponse : La Torah ordonne (Vaykra 19) :
« Lève-toi à l’aspect d’une tête blanche, et honore la personne du vieillard: crains ton D.ieu ! Je suis Hachem. »
Dans la Guémara Kiddouchin (32b), nos maîtres expliquent ce verset ainsi :
Le terme « tête blanche » désigne la personne âgée. Le terme « vieillard » désigne celui qui a acquis l’érudition de la Torah.
Cela signifie que devant un Talmid ‘Ha’ham (un érudit dans la Torah) – même s’il est jeune – nous avons l’obligation de se lever complètement (se dresser debout) afin de l’honorer. Il s’agit là d’un commandement positif de la Torah.
De même, il est une obligation de se lever devant une personne âgée d’au moins 70 ans.
Concernant notre question, si l’on se trouve au milieu des « Péssouké Dé-Zimra » ou dans toute autre partie de la prière, doit-on se lever devant une telle personne (un érudit dans la Torah ou une personne âgée) ?
Notre maître le ‘HYDA cite dans son ouvrage Birké Yossef (sur Yoré Dé’a chap.244) les propos « d’un saint » qui a trouvé dans un manuscrit que dès lors où l’on a entamé les « Korbanot » (les passages préliminaires à l’office du matin, relatant les règles des sacrifices quotidiens) jusqu’à « ‘Alénou Léchabéa’h », toutes ces parties traitent de la louange d’Hachem, et tout ceci est considéré comme « nécessité du Très Haut », comme le culte des sacrifices dans le Temple (selon la Kabbala).
De ce fait, si l’on est occupé à lire ces textes dans le cadre de la prière, et que l’on voit une personne âgée ou un érudit dans la Torah entrer dans notre périmètre de 4 coudées (2 mètres), on ne doit pas se lever devant lui, car « on n’exprime pas d’honneur au disciple devant son maître. ».
Cela signifie qu’en prononçant les différents textes de la prière, nous sommes occupés à dire la louange divine, et cela ne serait pas une marque d’honneur envers Hachem si l’on exprimait aussi des honneurs à une personne âgée ou à un érudit dans la Torah en un tel moment. De ce fait, on ne doit pas se lever devant eux jusqu’à l’achèvement véritable de la prière.
Cependant, notre maître le ‘HYDA réfute les propos de ce saint, et il écrit :
« Ces propos ne tiennent pas car ils sont sans fondement. »
Cela signifie que la Halacha ne retient pas ces propos puisqu’ils ne possèdent pas de sources dans les enseignements de nos maîtres, ni dans ceux des décisionnaires. Nous pouvons constater nous-mêmes que l’usage est de se lever devant des érudits dans la Torah à la synagogue au moment de la récitation des « Péssouké Dé-Zimra », ainsi que lors des bénédictions du Chéma’ (« Yotser Or »), et il n’y a pas à craindre le moindre interdit à cela en prétextant que l’on exprime des honneurs au disciple devant le maître – c’est-à-dire devant Hachem -, mais au contraire, par le fait que l’on accomplit les commandements d’Hachem en nous levant devant des érudits dans la Torah et devant des personnes âgées, la gloire divine augmente dans le monde car nous accomplissons Ses commandements.
Du point de la Halacha, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l (dans une responsa rapportée dans le tout premier volume du livre Yalkout Yossef page 77) retient les propos de notre maître le ‘HYDA dans la pratique, et il cite d’autres décisionnaires qui sont de cet avis.
En conséquence, même si l’on se trouve au milieu des « Péssouké Dé-Zimra » ou dans toute autre partie de la prière, si une personne âgée ou un érudit dans la Torah entre, on doit se lever exactement comme on le fait en temps normal, et ainsi la Gloire du Ciel augmentera.